Des juristes évaluent les décisions des ministres de la STF dans l'affaire André do Rap – Jornal da USP

LES USP dans le Air Journal aujourd'hui (16) Maurício Stegemann Dieter et Pierpaolo Cruz Bottini, tous deux professeurs du Département de droit pénal, médico-légal et criminologie de la faculté de droit (FD) de l'USP, pour discuter des décisions des ministres de la Cour fédérale suprême (STF) en dans le cadre de l'affaire André do Rap, dont la libération, par injonction du ministre Marco Aurélio Mello, a été suspendue par le président de la Cour, le ministre Luiz Fux. Après le vote, il a été décidé de maintenir la prison, par neuf voix contre une.

«D'un point de vue technique, la décision de la Cour suprême est erronée. L'article 316 du Code de procédure pénale (CPP) stipule clairement que, si la détention préventive est ordonnée, elle doit être réexaminée dans les 90 jours et, si cela n'est pas fait, cette arrestation devient illégale », commente Dieter. Selon la Constitution de la République, dès qu'une prison est considérée comme illégale, elle sera immédiatement assouplie par l'autorité judiciaire.

Sur le plan administratif, l'assouplissement mentionné ne se fait pas automatiquement. Lorsque le délai de 90 jours est écoulé et que le procureur ne fait pas de demande d’entretien, le juge peut décider de la mise en liberté pour se conformer à la loi. En fait, ce qui est automatiquement illégal est le fait de ne pas réviser la peine préventive.

Dieter explique que les gens ne peuvent pas se tromper: même lorsqu'un vote l'emporte à une large majorité, cela ne signifie pas que le mal devient le bien. Pour lui, la décision peut même dénoter un caractère corporatiste, d'autoprotection. Il conclut que la prise de décision du STF contre la loi doit être critiquée par l'Académie. Même si, au mérite, le plus sûr serait de maintenir la détention préventive d'André do Rap, puisqu'elle est configurée comme une hypothèse exceptionnelle, qui autorise la détention préventive au Brésil.

A l'issue de la session, une thèse a été fixée dans la décision, ce qui égare pratiquement le contenu de l'article 316 du CPP. La révocation ne serait pas automatique et le délai de 90 jours pourrait être respecté ou non (en termes juridiques, un terme inapproprié), c'est-à-dire qu'il pourrait avoir des implications pour les décisions futures.

Pour Pierpaolo Cruz Bottini, le STF a rempli sa fonction d'analyser les conditions de détention ou non d'une personne, mais la manière dont la situation s'est déroulée n'était pas correcte. «Les ministres peuvent, dès le départ, décider de certaines questions urgentes, cependant, immédiatement, ils doivent convoquer le tribunal. De plus, il me semble que le président du STF n'a pas le pouvoir de révoquer le vote d'un autre ministre – c'est cette situation qui a provoqué cette émotion », explique Bottini.

Le fait que le président du jury ne puisse pas, de manière monocratique, révoquer le vote d'un autre ministre est l'un des aspects importants de cette décision. L'autre concerne la loi selon laquelle les détentions préventives doivent être revues tous les 90 jours. «Si, par hasard, une arrestation préventive n'est pas revue, la conséquence n'est pas la libération immédiate», déclare Bottini. "L'avocat peut demander son analyse, mais il n'y a pas forcément de libération automatique."

Il conclut en déclarant la nécessité de discuter du fait que le juge du premier degré – qui n'a pas déterminé l'entretien de la prison d'André do Rap – n'a pas respecté la loi. «Nous devons être clairs sur le fait que les juges doivent être très prudents lorsqu'ils prennent des décisions, et cela n'a pas été abordé par le STF», ajoute-t-il.

Écoutez l'interview complète avec l'enseignant Maurício Stegemann Dieter.

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Écoutez l'interview complète avec l'enseignant Pierpaolo Cruz Bottini.

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