'La dépression (n'existe pas)', le livre qui cherche à sensibiliser à ce trouble

24 août 2020-10: 12 p. m.
Pour:

Luis Carlos Bermeo – Rapport d'El País

Il y a plus de 300 millions de personnes qui souffrent de dépression dans le monde, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé. Parmi cette population se trouvent les enfants, les jeunes, les adultes et, aussi, les personnes âgées.
En outre, l'OMS considère que «dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide», un problème de santé publique pour lequel 800 000 vies sont perdues chaque année.

Cependant, lorsqu'une personne atteinte de trouble dépressif décide d'exprimer ses souffrances à une autre, souvent à un membre de sa famille ou à un ami, ce qu'elle reçoit en retour est une réponse brutale, une phrase comme un coup qui endommage davantage son état fragile.

Des mots clairs et saccadés comme: "Ne sois pas triste", "Mais si tu as l'air si beau", "Pourquoi es-tu comme ça si tu as tout dans la vie?", "Il y a des gens bien pires que toi", "Le La dépression n'existe pas, c'est une mode: tout est dans votre tête »,« Votre problème est l'attitude: Souriez! », Entre autres, ils montrent ce manque d'empathie que beaucoup manifestent face à la souffrance des autres.

Puis, en réaction à toute cette indolence, vécue dans sa propre chair, le journaliste et avocat de Cucuteño Juan Carlos Rincón Escalante, a décidé de publier «La dépression (n'existe pas), un guide pour ne pas faire de mal quand on parle à une personne déprimée».

Ce livre combine des informations précises sur les troubles dépressifs et leur complexité, ainsi que des directives très claires pour apprendre à être moins maladroit et à développer une culture plus empathique face à la dépression. Le texte contient des illustrations de Cecilia Ramos Valencia, «La Ché».

Le journaliste parle à El País de l'importance d'une communication affective et efficace pour accompagner ceux qui luttent contre la dépression.

Comment ces «mauvaises réponses» dont vous parlez dans votre livre vous sont-elles parvenues?

D'abord par expérience personnelle. Ce sont les réponses que ma mère, ma famille et plusieurs de mes amis m'ont données au fil des ans. Le second, à travers le journalisme. Chaque fois qu'il interrogeait des personnes souffrant de dépression, il leur demandait quelle était l'une des choses qui les déroutaient le plus. La réponse était unanime: ces phrases. Voir qu'ils étaient si communs m'a aidé à comprendre qu'ils ne venaient pas d'un mauvais endroit. Ceux qui les disent essaient, avec amour, d'aider. C'est pourquoi il est si tragique qu'ils commettent ces erreurs et causent du tort. Notre livre essaie d'éviter les obstacles et d'éviter les conversations stressantes.

Comment l'écriture de ce livre vous a-t-elle aidé avec votre propre dépression?

L'un des symptômes de ma dépression est la confusion mentale. Je me retrouve souvent avec un esprit brumeux, des pensées incontrôlées et incapable de me concentrer. Ainsi, chaque fois que je peux faire quelque chose pour comprendre ce qui se passe et le mettre en mots, la clarté apporte un soulagement. Bien sûr, ce n'est pas un remède et aujourd'hui j'ai plus de mauvais jours que de bons. Mais avoir fait ce livre et voir des retours aussi positifs me donne satisfaction. Cela me renouvelle également ma force pour résister aux pires symptômes.

Pourquoi la communication est-elle un aspect clé de la résistance à la dépression?

Parce que ce que nous ne pouvons pas nommer, nous ne savons pas non plus comment y faire face. Quand je parle de ce que je ressens, je reçois des messages qui évoquent la même chose: «Je pensais que cela n'arrivait qu'à moi». La communication crée donc des ponts, nous fait nous sentir accompagnés et nous donne aussi des outils. La dépression exige un acte d'humilité. Ceux qui n'en souffrent pas doivent faire un effort pour comprendre même s'ils ne peuvent pas se mettre à la place de l'autre. C'est une route longue et sinueuse. La première étape consiste à mettre de côté les préjugés, à reconnaître que nous pouvons nous tromper. C'est pourquoi nous avons fait ce livre. Ce n'est pas une réprimande ni un jugement. C'est juste une explication honnête de ce qui ne va pas et des astuces pour faire mieux. Le plus grand acte d'amour que vous puissiez faire pour les personnes déprimées est d'apprendre à mieux les accompagner.