Le parquet demande que la loi sur les victimes soit prorogée de quinze ans

31 août 2020-10: 22 p. m.
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Colprensa

Le Bureau du Procureur général de la Nation a demandé au Congrès que la loi sur les victimes et la restitution des terres et les décrets sur les lois ethniques soient prolongés pour une période supplémentaire de 15 ans et non de 10, comme initialement prévu.

Lors d'un débat en première commission du Sénat sur l'extension de la norme, le ministère public a souligné que tant la loi sur les victimes et la restitution des terres que les décrets font partie de la composante de réparation des victimes dans la juridiction spéciale pour la paix. (JEP), il est donc impératif de veiller à ce qu'il y ait une coordination entre sa durée et le moment du fonctionnement de la justice transitionnelle.

L'organe de contrôle a ajouté que, puisque la réforme rurale globale est le moyen de contribuer à la stabilisation socio-économique et à la jouissance effective des droits des victimes, au moins 15 ans de prolongation sont nécessaires pour matérialiser l'approche, car c'est la délai annoncé par le gouvernement pour la mise en œuvre de la feuille de route établie dans le plan national de développement 2018-2022.

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Le Bureau du Procureur général a rappelé que, conformément à la jurisprudence constitutionnelle, les modifications apportées à la loi sur les victimes et la restitution des terres ne peuvent en aucun cas être régressives par rapport aux droits des victimes.

De même, il a souligné que la prolongation de 15 ans, à compter du 10 juin 2021, est nécessaire compte tenu du retard dans la mise en œuvre des mesures prévues pour garantir une réparation globale.

Selon le bureau du procureur général, à l'heure actuelle, seules 879 821 victimes ont été indemnisées, ce qui correspond à 12% des neuf millions qui font partie du recensement ou du registre des sujets de réparation.

Cela indique qu'à ce rythme, il faudra plus de 50 ans pour payer toutes les indemnités en attente, comme le gouvernement l'a reconnu dans le solde récemment présenté au Congrès.

Sur les 755 sujets qui font partie du programme de réparation collective, seuls 156 ont un plan approuvé, et parmi eux seulement 16 ont achevé l'exécution des mesures envisagées dans leur projet. Si l'on tient compte du fait que le gouvernement a fixé 140 objets réparés collectivement comme objectif pour la période de quatre ans, à ce rythme, il faudrait plus de 16 ans à partir de 2022 pour que la réparation de tous les groupes actuellement enregistrés soit réalisée.

Enfin, le parquet a attiré l'attention sur le fait qu'à ce jour le Gouvernement ne dispose pas d'un rapport détaillé sur les ressources nécessaires pour permettre d'avancer de manière décisive et dans un délai raisonnable dans le rétablissement des droits des victimes. Sans la définition de ces chiffres et sans nouvelle stratégie de financement, il semble hautement improbable que l'engagement de réparation transformatrice se concrétise dans 10 ans, objectif ultime envisagé dans la politique publique approuvée en 2011.