A qui est cette statue ?

Quelqu’un a écrit, à merveille, que le présent délimite non seulement le futur, mais a également la capacité de changer le passé. Quel paradoxe ! Le passé, ce qui a été vécu, peut aussi être modifié.
Quand on croyait qu’il était déjà là, figé, il s’avère qu’il est aussi vivant, qu’il a du mouvement et le « lire » avec de nouveaux apports, le modifie totalement. Par conséquent, le sujet est tellement passionnant parce qu’il accepte l’évolution, le temps qui passe.

Je me souviens du séminaire avec Jean Pierre Garnier Malet : Le passé est-il derrière (comme on l’a toujours cru) ou est-ce le futur qui crée notre présent ? Des questions passionnantes qui, si nous osons les poser, devraient changer notre façon de concevoir le monde. Le problème est que puisque la vie est « comme une école », il y a des élèves en maternelle et d’autres en 11e année et la coexistence devient très complexe en raison de l’imposition d’une seule façon de voir le monde. Tout est en mouvement constant, rien ne reste, pas même le passé. Il semble que nous devrons accepter ce temps tel que nous le concevons actuellement est quelque chose d’un non-sens, une contradiction dans les termes. Bien sûr, selon le cours auquel vous êtes inscrit, selon votre niveau de conscience.

A qui appartient la statue de Sebastián de Belalcázar ? Soyez prudent avec la réponse. Car si vous êtes de ceux qui pensent que « de tous les Caleños », de la ville de Cali, fait partie de son histoire, de son identité, votre réponse vous « compromet » car elle doit être cohérente. Si elle appartient à tout le monde, elle appartient à tout le monde !
En commençant par permettre l’inclusion de nouveaux looks là où le vrai Sebastian était déjà appris. A l’heure de l’ignorance elle pourrait représenter et signifier pour devenir un symbole, mais les nouvelles générations ne sauront pas identifier sainement l’image de la ville avec un génocide. C’est le nouveau look, c’est l’inclusion, c’est la différence. Si le passé obscur pèse plus que l’avenir à construire, il en sera de même, sur ce qui précède. S’il y a ouverture des croyances, il faut construire de nouvelles formes de coexistence. Et si Antioquia plaçait des statues de Pablo Escobar car pour de nombreux pays « c’est un héros » ? Quel message est transmis aux nouvelles générations ?

Si la statue est de Cali, toutes les voix doivent être entendues et un consensus atteint. Pour l’instant, nous devons construire un symbole d’identité californien qui génère inclusion et admiration. Je perçois quelque chose d’entêtement, de « ne pas vouloir perdre » lorsqu’elle insiste pour la remettre à la même place, défiant des réalités fortes. C’est un meurtrier. Ceux qui l’ont renversée, bien sûr, ne l’ont pas fait correctement, mais comme cela arrive en Colombie, à de nombreuses reprises, seules les routes permettent réellement d’entendre les voix du mécontentement et du mécontentement. Pour punir la procédure, insistons-nous pour répéter le prix du génocide ?

Quel paradoxe, Belalcázar nous a mis à l’épreuve pour savoir si nous sommes plus « enfants » de son côté pervers et meurtrier où seul « balayage » est la façon dont un critère est imposé, ou si son côté aventurier et risqué nous marque comme un inclusif, sympathique et ouvert. La statue est devenue un anneau d’opposés, noir et blanc, indigènes et cachacos, riches et pauvres, jeunes et vieux. Le passé se construit aussi à partir du présent.
Pouvoir et fierté ou inclusion et coexistence ?
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