Accord sur les fondamentaux

20 décembre 2020-11: 35 p. m.
Pour:

Juan Esteban Angel

Álvaro Gómez Hurtado le disait en 1978: "Un accord fondamental et tacite sur les valeurs de notre société …". Cette idée, liée à l'héritage et à la mémoire du leader conservateur, a été citée à différents moments. Au-delà d'avoir été invoqué un grand nombre de fois, je pense que c'est un besoin qui est valable en Colombie, aujourd'hui plus que jamais.

On parle beaucoup des divisions entre gauche et droite, comme si tout se limitait aux extrêmes. La vérité est qu'au lieu de nous impliquer dans cette discussion et dans le fait même de la polarisation, dans le pays nous devrions travailler autour d'un «accord sur les fondamentaux» pour sortir de la crise historique que nous traversons.

Il ne fait aucun doute que nous sommes confrontés à la pire crise économique et sociale que nous ayons connue ces dernières années. Nous avons assisté à une baisse du PIB, qui pour les plus optimistes pourrait avoisiner -7% à la fin de 2020.
De même, en matière d'emploi, les chiffres ne sont pas très encourageants car, malgré la reprise du terrain, en octobre le chômage était de 14,7%.

L'emploi et la croissance devraient être les points de départ d'une discussion constructive, qui permette de parvenir à des accords fondamentaux, en matière de travail, sur les questions centrales de la sécurité sociale – en particulier en matière de retraites -, dans l'optique que nous devrions avoir sur les infrastructures, éducation, innovation et compétitivité, non seulement avec une vision économique mais aussi sociale.

Le débat autour des réformes nécessaires que réclame la Colombie – travail, retraites et fiscalité – est urgent, et qui étaient déjà importantes avant la pandémie, mais qui deviennent de plus en plus urgentes dans cette voie que nous recherchons face à la crise.

Nous devons créer un cadre d’actions et de priorités, tant publiques que privées, aux niveaux national, régional et local, et autour des politiques qui permettent ou facilitent le progrès dans la reprise économique, sociale et durable de la Colombie. En ce sens, il convient d'affirmer que la couleur du chat n'a pas d'importance, mais qu'il chasse les souris.

Des propositions spécifiques comme celle présentée par le Conseil syndical national dans son Agenda des entreprises pour la réactivation, avec des actions transversales et sectorielles, des propositions de politiques publiques et des projets d'investissement pour réactiver le secteur productif et stimuler la demande et, enfin, des propositions – mais surtout des actions – pour accélérer l'exécution des travaux qui favorisent le développement et stimulent l'emploi, ils doivent être mis sur la table.

Pour sa part, le Conseil de la compétitivité privée, CPC, a également présenté son dernier rapport national sur la compétitivité, proposant huit recommandations pour surmonter la situation après la pandémie, qui met en évidence des éléments tels que la nécessité d'une nouvelle législation du travail pour promouvoir qualité, productivité du travail, réforme des retraites, durabilité environnementale, sophistication de l'appareil productif, connectivité et infrastructure.

Dans ce dernier domaine, le pays devrait s'orienter vers des projets à fort impact sur le développement économique et social, comme la liaison Pacifique-Orinoquia, un ouvrage qui vise à relier Buenaventura et Puerto Carreño, qui en plus des aspects commerciaux et logistiques, contribuera à la reconfiguration du dialogue territorial du pays, en reliant transversalement des zones historiquement fragmentées ou isolées.

Espérons que nous trouverons des mécanismes qui nous permettront de penser ensemble en tant que pays et que nous parviendrons à un accord sur ce qui est fondamental qui nous conduira vers la réactivation, la croissance économique, la création d'emplois et une plus grande équité.

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