Le président Joe Biden et l'opposant vénézuélien Edmundo González Urrutiaqui prétend avoir remporté les élections contre Nicolas Maduro, s'est exprimé ce lundi à la Maison Blanche sur la manière de « restaurer la démocratie au Venezuela » à quelques jours de l'investiture présidentielle à Caracas.
L'opposant vénézuélien ajoute du soutien à sa tournée internationale, qui l'a conduit en Argentine et en Uruguay et, après s'être arrêté aux États-Unis, il se poursuivra au Panama et en République dominicaine.
Le président paraguayen, Santiago Peña, s'est entretenu avec lui par téléphone pour lui exprimer son soutien, ce qui a rendu Caracas furieux au point de rompre les relations diplomatiques avec le Paraguay.
Il l’a annoncé peu après la réunion de la Maison Blanche avec Biden, que le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a qualifié d’acte « d’interventionnisme » qu’il a qualifié de « grotesque ».
Le démocrate a affirmé qu'il suivrait « de près » les manifestations convoquées jeudi par l'opposition vénézuélienne et « a souligné que les Vénézuéliens devraient pouvoir exprimer pacifiquement leurs opinions politiques sans craindre de représailles de l'armée et de la police » de Maduro, a rapporté la Chambre. Blanca dans un communiqué.
« La transition au Venezuela aura lieu au cours des derniers jours de l’administration Biden », a déclaré González Urrutia, selon l’opposition vénézuélienne, à deux semaines de l’entrée en fonction de Donald Trump.
On ne sait pas si l'opposant s'est entretenu avec le magnat républicain mais il a assuré qu' »ils sont en contact avec les équipes du président Trump ».
Dans l'après-midi, il s'est entretenu avec Mike Waltz, choisi par Trump comme futur conseiller à la sécurité de la Maison Blanche.
« Il nous a garanti que les Etats-Unis (…) seraient vigilants sur ce qui se passe dans notre pays » lors des manifestations de jeudi, a déclaré l'opposant sur le réseau X accompagné d'une photo des deux.
Les États-Unis considèrent le dauphin de la chef de l'opposition María Corina Machado comme le président élu du Venezuela à l'issue des élections de juillet tenues sur fond d'accusations de fraude.
Maduro a été proclamé vainqueur par le Conseil national électoral (CNE) sans avoir publié les détails du procès-verbal, comme l'exige la loi.
L'opposant, exilé en Espagne depuis septembre, promet de rentrer dans son pays pour prêter serment vendredi comme président, même si les autorités vénézuéliennes offrent une récompense de 100 000 dollars pour toute information permettant de le capturer.
Le ministre de l'Intérieur du Venezuela, Diosdado Cabello, l'a prévenu lundi que « dès qu'il mettra le doigt sur le Venezuela, il sera arrêté ».
Dimanche, le leader de l'opposition a envoyé un message aux forces armées, clé de la survie du chavisme. « Le 10 janvier, par la volonté souveraine du peuple vénézuélien, je dois assumer le rôle de commandant en chef », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux.
« Nous rejetons catégoriquement et avec une véhémence absolue cet acte clownesque et bouffon de politique méprisable », a déclaré le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, lisant une déclaration à la télévision d'État.
À Washington, González Urrutia poursuit son agenda perturbé par de fortes chutes de neige qui ont forcé l'annulation du Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA). Mais il a tenu la réunion avec le secrétaire général de l'institution, Luis Almagro.
Bravant le froid et la neige, un groupe de Vénézuéliens attendaient aux portes du siège de l’OEA à Washington pour voir leur « président ».
« Ils nous ont volé les élections, mais nous avons confiance que nous serons libres (…) le peuple est déterminé ; Il n'y a plus de peur », a déclaré à l'AFP l'un d'eux, José Gómez, 32 ans.
Luis Azócar, 39 ans, garde également espoir même s'il ne croit pas que ce soit le cas pour l'instant.
« Je ne perds pas espoir qu'un jour tout changera, mais je ne pense pas que ce sera ce vendredi », a-t-il déclaré.
L'opposition tente de mobiliser les citoyens pour jeudi. Machado, entré dans la clandestinité le 1er août, a déclaré à l'AFP que « la seule façon d'être libre est de surmonter la peur ».
Il dit cela en raison de la répression des manifestations post-électorales contre Maduro, qui ont fait 28 morts et près de 200 blessés, en plus de plus de 2 400 détenus.
Peur d'être arrêté ? « Je ne manquerais pour rien au monde ce jour historique », a déclaré Machado. « S'il m'arrive quelque chose, la consigne est très claire (…), personne ne négociera la liberté du Venezuela pour ma liberté »