Calmar attaqué. La lessive continue

Le gouvernement Lula n’a pas encore accompli 100 jours, n’a pas pris de mesures sévères contre le marché financier ou n’a pas affronté la classe dirigeante. Pourtant, les laquais habituels lancent déjà leur offensive dans les médias traditionnels, afin de tenter d’apprivoiser le président.

La semaine dernière, entre le 20 et le 22 mars, la visite de Xi Jin Ping à Vladimir Poutine a mis en évidence la formation du monde multipolaire et le processus de déclin de l’empire anglo-américain qui, en plus de deux siècles de domination, n’a présenté aucune alternative d’espoir et de paix pour les peuples du monde. Au contraire, elle a laissé un héritage de guerres, de destruction, d’humiliation et d’exploitation.

Juste à l’issue de cette rencontre et face aux préparatifs du voyage du président Lula en Chine – pourtant suspendu ce samedi sur recommandation de l’équipe médicale de Lula –, le ciel s’est effondré sur la tête du gouvernement brésilien. Ainsi, il continue d’être attaqué par les lavajatistas implantés par le ministère américain de la Justice et déifiés par la presse patronale, contrôlée par le marché financier. Au point même de crédibiliser l’ex-juge incompétent et de comparer Lula à l’ex-président fasciste.

En fait, Lula doit comprendre qu’il n’a pas d’amis en Amérique du Nord ou dans la classe dirigeante brésilienne : ils ne l’accepteront jamais. Dès lors, la tactique de conciliation utilisée jusqu’à présent n’a aucun sens, car elle est « naïve, anodine et inutile ». Chez les partisans du gouvernement, outre la lutte nécessaire et urgente contre la faim et l’extrême pauvreté, on assiste à la discussion de nombreuses questions identitaires. Mais il n’y a aucune idée de la véritable lutte menée dans le monde entier.

Les vrais amis de Lula sont parmi les pauvres et les travailleurs et parmi les dirigeants internationaux qui ont fait face aux abus de l’empire anglo-américain avec fierté et détermination.

Il convient également de mentionner, comme je l’ai dit, que Lula a un besoin urgent de mettre en place un service d’information efficace (que nous n’avons toujours pas en ces presque 100 jours de mandat) pour résister aux attaques contre son gouvernement et la souveraineté du Brésil.

Il n’est pas possible d’être naïf et de penser que les forces internes et internationales qui ont pris parti pour renverser la présidente Dilma Rousseff, détruire l’économie nationale et s’approprier notre pétrole et autres richesses sont démobilisées. Les conspirateurs ne resteront pas silencieux ! Il n’est donc pas possible de passer des accords avec le « centrão », comme l’imaginent certains assistants de Lula.

Jorge FOLENA diplômé en droit de la Faculté de droit de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, titulaire d’une maîtrise en droit de la même faculté et d’un doctorat en sciences politiques de Iuperj. Il est membre de l’Institut des avocats brésiliens.

Les articles de cette section n’expriment pas nécessairement l’opinion de la RBA

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