Dans le Delta, les étudiants indigènes cultivent leur propre nourriture

Le complexe éducatif « Divina Pastora », situé dans la communauté indigène d’Araguaimujo, municipalité d’Antonio Díaz de l’État de Delta Amacuro, se prépare à récolter du maïs, du manioc et des citrouilles. Ces aliments profiteront à toute la population étudiante du campus, a informé Belkis Medina, directeur de ce centre éducatif.

Medina a rapporté que les différents niveaux d’enseignement du complexe universitaire ont mis la main dessus il y a environ cinq mois pour préparer la récolte de cette année. Le directeur a ajouté que des produits tels que le manioc et l’auyama seront également bénéfiques entre avril et mai. Bien qu’il ne s’agisse pas de plantation à grande échelle, le montant est considérable pour le complexe éducatif.

Belkis Medina a expliqué que c’est une incitation à une culture productive parmi tous les étudiants à une époque où le pays en a besoin en raison des sanctions économiques contre le Venezuela. En ce sens, la communauté s’est également jointe au soutien du programme « Manos a la Siembra ».

Quelque 80 élèves du primaire à la cinquième année du secondaire bénéficient de ces emplois. Les produits sont complétés par d’autres aliments qui arrivent par voie fluviale depuis Tucupita par le biais du programme alimentaire scolaire (PAE).

Communauté d’étudiants productifs

Araguaimujo récolte environ 160 hectares de maïs chaque année, l’élément agricole par excellence qui se produit dans ce secteur. De quoi nourrir toute la communauté pendant trois mois, même lorsqu’ils parviennent à vendre une partie de cette récolte à Barrancas del Orinoco.

Pendant au moins trois mois, les habitants auront accès à leur nourriture grâce au maïs. « On fait des chichas, des cachapas, des farines ou on les mange bouillies », raconte Mme Melvis Reinosa, une habitante d’Araguaimujo.

En plus du maïs, la ville produit des auyamas et des maniocs. Ces articles complètent le régime alimentaire des Waraos dans cette région, qui compte également un nombre important d’éleveurs.

Araguimujo est un territoire à bisons. Les indigènes profitent de la viande, du fromage et du lait. Selon Omar Ágreda, président de l’Union des éleveurs de buffles du delta (Unicria), l’espèce de buffle existant à Araguaimujo est de la plus haute qualité.

Effets du changement climatique

Araguaimujo subit chaque année des inondations dues à la montée du fleuve Orénoque, pendant la saison des pluies. Selon les expériences des personnes concernées, le niveau de la « montée » augmente chaque hiver. C’est la préoccupation la plus sérieuse pour les habitants, car leur alimentation est en danger.

Avec les inondations, ils perdent davantage de terres cultivées et une partie de leur bétail. Les Waraos, qui vivent à Araguaimujo depuis plus de 90 ans, déplorent que les pays les plus industrialisés soient les principaux coupables de risquer la vie des plus vulnérables du monde. Ils doutent également que ces nations ne respectent pas les politiques qui inversent cet effet qui met en danger l’existence de l’humanité.