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Le chemin tortueux parcouru par le dialogue et le remaniement constant des forces politiques et sociales a montré la fragilité du processus lui-même ainsi que son urgence.

Cet effort prolongé doit être compris au-delà de ses fins immédiates et explicites, comme une stratégie fondamentale pour garantir la paix avec des effets politiques, éthiques et historiques importants à moyen et long terme. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une nouvelle tentative de dialogue marquée par le remaniement des forces politiques et sociales et, en outre, par un engagement éthique envers la démocratie qui transcende l’immédiateté et son objectif formel. Ses effets seront à long terme, impactant fortement la légitimité et la crédibilité des citoyens, la stabilité politique et la démocratie au sens large.

Tout au long du processus, un réajustement interne constant des deux forces politiques a été généré, exposant les groupes d’intérêt et les luttes internes autour du leadership, du dialogue lui-même et de la participation aux élections régionales et présidentielles. Cependant, le besoin de dialogue doit prévaloir sur les intérêts du groupe, se débarrasser de la méfiance, combler les différences et nouer des relations.

Nous ne sommes pas seuls. Il est impossible d’ignorer le rôle joué par les États-Unis, en tant qu’acteur géopolitique actif sur le terrain de la « bataille ». Dans la situation actuelle, il est impératif d’évaluer l’effet post-Afghanistan, qui se fera déjà sentir dans les actions géopolitiques autour du pays et affectera sûrement les processus internes qui se déroulent actuellement. Dans une analyse récente, Andrés Oppenheimer affirme que « Joe Biden pourrait durcir les mesures envers Cuba, le Venezuela et le Nicaragua » comme stratégie pour « contrer les critiques sur la faiblesse manifestée dans le retrait des troupes américaines d’Afghanistan ». Oppenheimer souligne la probabilité que Biden impose de nouvelles sanctions, comme moyen d’augmenter la pression avant le prochain cycle de pourparlers entre le gouvernement et l’opposition, prévu le 3 septembre au Mexique. Ces déclarations exposent les intérêts géopolitiques qui circulent machiavéliquement dans le pays et le dialogue.

Protéger le processus de dialogue devient alors un objectif politique commun impératif.

@maryclens

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