De Faria Lima à Sharm El Sheikh, les paysages sont vastes et variés – Jornal da USP

Par Luiz Roberto Serrano, journaliste et coordinateur éditorial de la Surintendance de la communication sociale (SCS) de l’USP

A l’invitation de la Fondation Konrad Adenauer, de la CDU, l’Union chrétienne-démocrate allemande, j’ai participé en 1979 à un voyage pour connaître les médias de ce pays. Lors de conversations avec les dirigeants des principaux organes de presse, chacun nous a dit que, grosso modo, leurs principaux éditoriaux suivaient trois lignes fondamentales : politique, centre ; culture, à gauche ; économie, conservateur. mutatis mutatisil est possible, même des décennies plus tard, d’appliquer la même classification au courant dominant des véhicules de communication journalistique au Brésil.

Je me suis souvenu de cette vieille leçon en observant l’obsession des médias brésiliens avec cette entité financière connue sous le nom de marché ou, si vous préférez, Faria Lima, l’avenue qui concentre les sociétés d’investissement financier du pays à São Paulo, bien qu’elles ne soient pas seulement là. Il est impressionnant de voir comment, dans les principaux médias, le marché est d’avis, diverge, n’est pas d’accord, est rarement d’accord et applaudit – dans ce dernier cas, lorsqu’il est favorisé. C’est la facette conservatrice des médias brésiliens, qui n’arrive presque jamais à transmettre des opinions ou des nouvelles extérieures au monde des affaires et de la finance brésilien et international.

Jeudi et vendredi derniers, et il est probable qu’ils entreront ce week-end, les médias ont donné, sous toutes leurs formes, d’énormes répercussions aux propos critiques du président Lula à l’égard des inquiétudes de Faria Lima avec ses déclarations sur l’importance excessive qu’elle accorde à la soi-disant appelé « plafond de dépenses ». Comme si le « plafond des dépenses » était le seul passe-partout pour résoudre les problèmes sociaux et économiques que le pays accumule depuis toujours – et qui se sont aggravés ces derniers temps.

Il est surprenant de constater l’insistance avec laquelle les hommes d’affaires et la sphère financière réclament la nomination du ministre des Finances ou de l’Économie (quel qu’en soit le format) pour que soient tracées les nouvelles voies économiques du pays. Pour ces secteurs, cela semble être une nomination plus importante que l’élection d’un Président de la République. Et des lignes et des minutes de radio, de télévision et d’internet sont passées autour du sujet. Et, bien sûr, tous les indicateurs que vit ce marché s’effondrent. Jusqu’à la prochaine nouvelle qui aide ce marché, bien sûr.

La semaine prochaine, le futur président Lula sera loin de cet environnement d’inquiétudes avec la montée et la chute des indicateurs financiers du pays pour être accueilli, avec tapis rouges et encore tapis rouges, à la COP 27, à Sharm El Sheikh, en Égypte, pour la qui a été invité par le président du pays, Abdul Fatah Khalil Al-Sisi.

Ce sera le moment du retour du Brésil, avec tout son poids et sa vocation naturelle à être joueur question de l’environnement dans le monde, à la conférence complexe et décisive dans laquelle son rôle et son influence ont été diminués de manière irresponsable au cours des quatre dernières années par le gouvernement actuel encore en place à Brasilia.

L’ancienne ministre de l’Environnement, Marina Silva, et Isabella Teixeira sont déjà là, recevant tous les honneurs dus. La préservation et l’exploitation écologique de l’Amazonie devraient notamment être au centre de la participation brésilienne. Le scientifique Carlos Nobre, de l’Institut d’études avancées de l’USP, est également là, l’un des plus grands spécialistes de la région, qui à l’IEA est à l’avant-garde de la création d’organismes spécialisés dans l’étude et la préservation de la région amazonienne.

Malgré le fait que l’agro-industrie brésilienne ait été électoralement inclinée par l’actuel président Jair Bolsonaro, la place décisive qu’elle occupe et occupera sur le marché alimentaire international est indéniable. Une fois les désaccords politiques inutiles avec le futur gouvernement surmontés, l’agro-industrie et une nouvelle politique environnementale, avec la préservation de l’Amazonie comme porte-drapeau, offrent un espace immense et influent au pays dans le concert mondial. Les portes sont ouvertes.

De retour à Pindorama, les problèmes à résoudre ne manquent pas. Comment relancer l’industrie installée au Brésil, qui atteignait déjà 48% du PIB en 1985 et s’est effondrée à quelque chose autour de 22,2% en 2021, selon la Confédération nationale de l’industrie, et devient de plus en plus sophistiqué dans le monde ? C’est tout un défi avec des réflexions dans de nombreux domaines délicats, comme l’emploi et l’éducation, y compris universitaire. Et il y a encore la santé, le logement, les infrastructures, pour n’en nommer que quelques autres…

L’équipe de transition doit discuter d’un large éventail de questions jusqu’au 1er janvier. Les médias devraient élargir leur agenda, car le Brésil a besoin d’être reconstruit sur plusieurs fronts. Il portera un regard neuf sur chacun d’eux. Y compris les médias.