Des bureaux du gouvernement perquisitionnés en Libye huit jours avant les élections

La capitale libyenne s’est réveillée ce jeudi à moitié paralysée après l’occupation du siège du gouvernement par des miliciens, qui réclament le report des élections présidentielles prévues le 24 décembre, rapportent les agences.

Des hommes armés ont pris d’assaut les bureaux du gouvernement d’unité nationale et du ministère de la Défense la nuit dernière, provoquant des tensions et la mobilisation d’autres forces.

Des versions mentionnent que l’assaut a été organisé par des groupes armés opérant à Tripoli en désaccord avec la destitution du chef du district militaire de la capitale libyenne Abdul Basit Marwan par le Conseil présidentiel du pays.

Comme le rapportent les médias locaux, les assaillants sont des milices connues sous le nom de Brigade Al Samoud fidèles à Salah al Badi, un commandant militaire libyen, ainsi qu’à un autre groupe de la ville de Misurata.

Craignant des affrontements, les autorités de la capitale ont suspendu jeudi les cours et certains travaux des agences de l’État, souligne Prensa Latina.

Le président du Conseil présidentiel, Muhammad Al Manfi, a demandé des renforts pour protéger son domicile.

Des chaînes de télévision nationales ont rapporté qu’Al Manfi et des membres de cette organisation avaient été emmenés en lieu sûr.

Peu de temps après, une vidéo a circulé sur Facebook montrant Salah Badi, chef de la brigade Al Samoud dans la ville de Misurata, menaçant d’empêcher les élections d’avoir lieu.

Lors d’une rencontre avec d’autres dirigeants de ce groupe, Badi a également critiqué le travail de l’Américaine Stephanie Williams, récemment nommée par l’ONU comme son envoyée spéciale dans ce pays.

Il y a deux jours, des affrontements ont éclaté entre les militaires fidèles au gouvernement et les forces du maréchal Khalifa Haftar, un homme fort de l’est du pays, dans la ville de Sabha, au sud-ouest. Les affrontements ont commencé lorsque les milices pro-Haftar ont saisi 11 véhicules donnés par les autorités de Tripoli à la direction de la sécurité de Sabha.

Cette nation a connu une spirale de violence depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, à la suite d’une guerre soutenue par des membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Sous l’égide de l’ONU, 75 délégués libyens représentant diverses factions et territoires ont élu en février dernier un gouvernement de transition, chargé de diriger le pays jusqu’aux élections présidentielles, prévues le 24 décembre.

Le 10 mars 2021, un gouvernement d’unité nationale a été mis en place, dirigé par Abdul Hamid Mohammed Dbeibah, dont la mission est de mettre fin à la dualité prolongée des pouvoirs et de diriger le processus de transition jusqu’aux élections.