São Paulo – Des parlementaires, des artistes, des intellectuels et des représentants du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) et d’autres entités vont manifester ce samedi pour défendre les députés fédéraux qui ont été destitués. L’événement aura lieu ce samedi (8), à partir de 14 heures, dans l’entrepôt en face d’Armazém do Campo do MST, dans la région centrale de São Paulo. Intitulée « Se battre n’est pas un crime », la manifestation fait référence au slogan de résistance des femmes parlementaires. Au programme des manifestants, la lutte pour la défense de la réforme agraire, les mouvements sociaux et le soutien aux députées progressistes visées par une demande de destitution déposée par le PL, le parti de Jair Bolsonaro.
Depuis juin, six parlementaires féministes et de gauche ont répondu au sein du Conseil d’éthique de la Chambre à un procès pour manquement aux convenances : Célia Xakriabá (Psol-MG), Erika Kokay (PT-DF), Fernanda Melchionna (Psol-RS ), Juliana Cardoso (PT-SP), Sâmia Bomfim (Psol-SP) et Talíria Petrone (Psol-RJ). Selon le PL, la raison en est qu’ils auraient traité les députés qui ont voté en faveur du Cadre temporel (PL 490/2007) de « meurtriers des peuples indigènes ».
Intéressant pour le groupe ruraliste, le projet empêche la délimitation des terres indigènes et permet l’ouverture des territoires appartenant aux peuples indigènes à l’exploitation par les entreprises. Une mesure anti-indigène, car elle est reconnue même internationalement. «Nous disons que le délai représente le meurtre des peuples autochtones parce que le PL approuvé par la Chambre permet de revoir les territoires qui ont déjà été approuvés. Cela enlève l’usufruit exclusif de leur propre territoire aux peuples autochtones qui est prévu dans la Constitution », a déclaré la députée Erika Kokay dans une interview à l’édition de ce vendredi (7) du Nouvelles de la LCItransmis par TVT et le Radio Brasil.
tentative de silence
La demande d’impeachment a cependant été expédiée par le président de la Chambre, Arthur Lira (PP-AL), en un temps record. Le processus a même été rejeté par le secrétariat du Conseil d’éthique, qui a souligné que les conduites devaient être individualisées.
Le jour même où le PL a de nouveau déposé la requête, cette fois contre chacun des six députés. En quatre heures, il y avait l’approbation de Lira pour continuer dans le corps. L’acte d’accusation est pourtant un « copier-coller bon marché, qui prend des posts sur les réseaux sociaux, avec une critique progressive des délais », renchérit Fernanda Melchionna dans le Nouvelles de la LCI.
Pour la députée, la sélectivité et la rapidité avec laquelle le processus s’est déroulé prouvent la tentative de Lira et des députés du PL de faire taire les femmes de l’opposition. « Nous avons une demande de mise en accusation contre les putschistes qui ont défendu le 8 janvier. Et il se tient au bureau d’Arthur Lira depuis plus de 160 jours. Je pense qu’il veut nous donner un message et laisser le couteau dans notre cou. (…). Et ils ont choisi précisément les femmes qui ont fait face à l’échéancier parce que c’est la combinaison d’un programme réactionnaire, contre les peuples autochtones, et d’une haine des femmes qui défendent les femmes. Une haine structurelle du patriarcat, du machisme contre notre existence et de la résistance », a contesté le député.
soutien croissant
Il y a cependant plusieurs manifestations de solidarité qui ont accompagné les parlementaires. En plus de l’acte de ce samedi, une pétition contre l’impeachment, qui vise l’objectif de 200 000 signatures, a déjà atteint plus de 198 000 partisans, comme le rapporte RBA.
Les parlementaires du PT et du Psol estiment que tout type de punition à leur encontre constituera un « sauf-conduit » pour que davantage de violence politique sexiste se produise dans les chambres et les assemblées législatives du pays.
« Cette action se tisse, l’écriture se constitue aux encres de la misogynie et de la violence politique de genre. Nous sommes quotidiennement confrontés à la violence politique de genre qui s’exprime dans la sous-représentation des femmes au parlement et aussi dans la tentative de nous réduire au silence et de dominer nos mandats. En établissant des places subordonnées au sein du parlement lui-même. On a déjà entendu des « deputéricas », un jeu de mots sur les députées et les hystériques. Cage du fou, ‘il faut dormir et ne pas se réveiller’, ‘une femme qui n’agit pas comme une femme doit être battue comme un homme’. Donc il y a une violence politique de genre à laquelle il faut faire face et on ne va pas se taire », garantit Erika Kokay.
L’acte public « Combattre n’est pas un crime » aura lieu ce samedi (8), à 14 heures, dans l’entrepôt devant Armazém do Campo (Alameda Eduardo Prado, 499, centre-ville de São Paulo).
🚩 🤝🏽 Rejoignez-nous ce samedi 8 juillet ! Nous invitons tout le monde à participer à un grand meeting au SP, promu par le MST, en défense de la Réforme Agraire, des mouvements sociaux et des parlementaires féministes et de gauche qui font face à la persécution. pic.twitter.com/GdBDAHtIUS
— MST officiel (@MST_Oficial) 5 juillet 2023
Rédaction : Clara Assunção