Deux révolutions qui ont tenté de se cacher

En 1780, Tupac Amarú II fut construit dans la région de Cusco. C'est une véritable révolution, qui non seulement proteste contre les injustices, mais propose également l'indépendance de l'Empire espagnol ainsi que l'abolition de l'esclavage sous ses différentes formes et la construction d'une nation d'égalité et de justice. La révolution, menée par les peuples indigènes, comprenait des afro-descendants libérés de l'esclavage, des métis et même certains créoles. Il a exprimé de toutes ses forces l'unité de la majorité du peuple. Pour le vaincre, les agents de la Couronne durent mobiliser une armée de plus de 17 000 hommes. Tupac Amaru a été exécuté avec la violence traditionnelle des envahisseurs. Sa trompe a été brûlée et sa tête, ses jambes et ses bras ont été exposés dans différentes parties du territoire pour terroriser la population indigène. En 1781, Tupac Katari se leva dans le Haut-Pérou à la tête de quarante mille combattants. Il sera également vaincu, mais avant de mourir, il déclare : « Je meurs, mais je reviendrai et je serai des millions. »

Cette véritable révolution proposait une transformation radicale des relations coloniales et, précisément pour cette raison, elle a semé la terreur dans les oligarchies créoles. C'est pourquoi ils ont essayé de l'enterrer dans l'oubli et de la bannir de l'histoire.

La Révolution haïtienne commença en 1791 et triompha en 1804. Pour se libérer de la domination coloniale, ils durent lutter contre les armées française, espagnole et britannique. Les noms de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines, dirigeants de l'indépendance haïtienne, devraient être connus et admirés par tous dans Notre Amérique. Il s’agit d’une révolution menée dans ce qui était alors la colonie la plus riche d’Amérique et qui a balayé les fondements d’une société fondée sur l’esclavage et le déni de l’humanité de la grande majorité de la population. Les Français ne pardonneraient pas au peuple haïtien : ils bloquaient les côtes haïtiennes et obligeraient Haïti à contracter une immense dette pour payer sa liberté.

La Révolution haïtienne a également été diabolisée par les oligarchies créoles : elles étaient effrayées par la simple idée de « noirs libres ». Miranda partit d'Haïti pour son expédition libertaire de 1806, et Bolívar partit des mêmes ports pour obtenir l'indépendance. La Révolution est la tâche historique de libération du peuple et elle doit s’enraciner dans sa mémoire.

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