Ils enquêtent au Panama sur les stérilisations d’indigènes sans consentement

Le parquet panaméen a annoncé lundi le début d’enquêtes sur des plaintes concernant des stérilisations présumées de femmes autochtones sans leur consentement, alors que le gouvernement affirme qu’à ce jour, il n’a trouvé aucune preuve de ces accusations.

« Le ministère public informe le public qu’une équipe spéciale de procureurs a été constituée » pour enquêter sur les plaintes concernant « d’éventuelles procédures de stérilisation non consensuelles », a indiqué l’institution dans un communiqué.

Selon la note, les procureurs se sont rendus dans la province de Bocas del Toro, dans le nord-ouest du pays, pour commencer « les enquêtes », rapporte l’AFP.

La semaine dernière, la députée suppléante de l’Assemblée nationale, Walkiria Chandler, a dénoncé qu’une dizaine de femmes indigènes avaient été stérilisées dans des hôpitaux publics sans leur consentement.

Cette plainte a été exprimée par plusieurs femmes à une délégation législative qui s’est rendue en octobre 2021 dans la ville de Charco La Pava, une zone montagneuse d’accès difficile, à Bocas del Toro, où vit le peuple indigène Ngäbe-Buglé.

En raison de ces faits allégués, jeudi dernier, la députée au pouvoir et membre de la Commission de la femme, de l’enfance, de la jeunesse et de la famille de l’Assemblée nationale, Kayra Harding, a porté plainte auprès du parquet.

Selon le communiqué, Harding a déclaré que lors d’une conversation lors d’une visite médicale « l’une des femmes a dénoncé avoir été stérilisée sans leur consentement une fois qu’elles ont accouché ».

Le gouvernement panaméen a également lancé une enquête parallèle, bien que la ministre de la Santé en charge, Ivette Berrio, ait assuré jeudi qu’il n’y avait pas de « données vraies et fiables » sur les stérilisations indigènes sans leur autorisation.

Le ministre a également accusé l’opposition de promouvoir des plaintes sans preuves afin d’obscurcir le travail du gouvernement, bien qu’il y ait des députés pro-gouvernementaux dans la commission législative qui enquête sur les plaintes.

Même le député Chandler, qui est indépendant, a assuré à l’AFP que l’ancien ministre de la Santé Luis Francisco Sucre, qui a temporairement quitté son poste en raison d’un problème médical, « était au courant » des plaintes.