La bourgeoisie ne pardonne pas – Actualités

Parmi les paradoxes que la vie m’a appris est que l’ingéniosité n’est pas incompatible avec la perversité. La première déception de ceux qui trahissent la révolution est que la bourgeoisie ne pardonne pas son militantisme de gauche renégat. Le cynisme ne paie pas toujours. La trahison génère de sérieuses opportunités de danger, car si vous ne faites pas les choses correctement, vous pouvez vous retrouver dans une mauvaise situation. Le pire, c’est que ça a l’air très mauvais des deux côtés de la clôture. Et elle reste condamnée à jamais à vivre entourée de perfides. Imaginez le stress.

La bourgeoisie ne pardonne pas. C’est là que réside sa puissance. Elle sait que le moindre clin d’œil peut la perdre. C’est une classe sociale très nerveuse et très paranoïaque. Il sait, comme l’a dit Andy Grove, le fondateur de la société Intel, que « seuls les paranoïaques survivent ». Sentez que dans chaque set la vie est en jeu. Vous savez combien c’est pathétique une bourgeoisie impuissante. C’est pourquoi elle est implacable, espiègle et trompeuse.

Rómulo Betancourt n’a pas été pardonné d’avoir fondé le Parti communiste du Costa Rica. Après avoir tué, je ne sais pas combien de communistes l’ont accusé jusqu’à sa mort d’être « un communiste sournois ». La même chose est arrivée à Teodoro Petkoff, qui chaque fois qu’il a mangé le feu rouge, ils ont éliminé l’attaque du train El Encanto, qu’il n’a d’ailleurs jamais commise. Ils ne lui ont jamais pardonné non plus. Je pourrais multiplier les exemples, mais ce n’est pas nécessaire ni la peine.

Quelqu’un a défini le fascisme comme « la bourgeoisie en panique ». En fait, Hitler et Mussolini ne seraient pas allés au-delà d’être des monstres du coin s’ils n’avaient pas eu le soutien enthousiaste de leurs bourgeoisies respectives ET des ploutocraties mondiales. Francisco Franco ne serait pas passé du statut de putschiste majunche s’il n’avait pas eu le soutien de la bourgeoisie et des propriétaires terriens.

Nous traversons une étape particulièrement sanglante du capitalisme, qui fait que la bourgeoisie exacerbe ces caractéristiques que je poursuis dans cet article. Tout comme le coin qui dit que « nous rendons le bien meilleur », ce processus aggrave le mal. Le néolibéralisme, cette religion sans poésie, a intensifié le caractère hystérique de la bourgeoisie. Donc, ceux qui comptent sur la bourgeoisie doivent tenir compte du fait qu’elle est maintenant plus dangereuse.

À ce jour, Nícmer Evans doit avoir vécu tout cela. Je suppose.

@rhm1947