La Colombie exige que l’ambassadeur israélien revienne sur ses déclarations contre Petro

Le ministre des Affaires étrangères de Colombie, Álvaro Leyva, a demandé lundi à l’ambassadeur d’Israël dans le pays, Gali Dagan, de retirer ses déclarations contre le gouvernement du président, Gustavo Petro, en plein conflit avec la Palestine.

Depuis l’escalade de la violence au Moyen-Orient, le président Petro a exprimé sa position contre le massacre commis au cours des 75 dernières années contre le peuple palestinien.

Compte tenu de sa position, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, a indiqué que l’ambassadrice de Colombie en Israël, Margarita Majarrez, avait été convoquée pour émettre une note de protestation contre les déclarations du président colombien.

En outre, il a annoncé la suspension des exportations de produits de sécurité vers la nation de la Nouvelle-Grenade.

« Sur instructions du ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, le directeur général adjoint pour l’Amérique latine au ministère israélien des Affaires étrangères, Amb. Jonathan Peled a convoqué l’ambassadrice de Colombie en Israël, Margarita Manjarrez, pour une conversation de réprimande, suite aux déclarations hostiles et antisémites du président colombien, Gustavo Petro, contre l’État d’Israël, au cours de la semaine dernière. Lors de la réunion, il a été clairement indiqué à l’ambassadeur que ses déclarations ont été reçues en Israël avec étonnement face à l’attaque terroriste sauvage des terroristes du Hamas qui ont assassiné plus de 1 300 Israéliens et en ont kidnappé plus de 150. Israël condamne les déclarations du président selon lesquelles elles reflètent un soutien au les atrocités commises par les terroristes du Hamas, alimentent l’antisémitisme, affectent les représentants de l’État d’Israël et menacent la paix de la communauté juive de Colombie. En réponse, comme première mesure, Israël a décidé d’arrêter les exportations de sécurité vers la Colombie », a écrit ce dimanche le porte-parole d’Israël sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Cette publication a reçu une vive réponse de la part du président colombien, qui a souligné que « si nous devons suspendre les relations étrangères avec Israël, nous les suspendrons. Nous ne soutenons pas les génocides. Le président colombien n’est pas insulté. J’appelle l’Amérique latine à faire preuve d’une réelle solidarité avec la Colombie. Et s’il n’en est pas capable, ce sera l’évolution de l’histoire qui dira le dernier mot comme lors de la grande guerre du Chaco. Ni Yair Klein ni Raifal Eithan ne pourront dire quelle est l’histoire de la paix en Colombie. Ils ont déclenché le massacre et le génocide en Colombie. Du peuple d’Israël, j’exige de l’aide pour la paix en Colombie et de l’aide pour la paix en Palestine et dans le monde. La Colombie, comme nous l’ont enseigné Bolívar et Nariño, est un peuple souverain et juste indépendant. Un jour, l’armée et le gouvernement d’Israël nous demanderont pardon pour ce que leurs hommes ont fait dans notre pays, déclenchant le génocide. Je les serrerai dans mes bras et ils pleureront pour le meurtre d’Auschwitz et de Gaza, et pour l’Auschwitz colombien. Hitler sera vaincu pour le bien de l’humanité, de sa démocratie, de la paix et de la liberté du monde », peut-on lire dans le message.

De son côté, le ministre colombien des Affaires étrangères a exhorté l’ambassadeur d’Israël à retirer ses propos contre le président Petro et l’a invité à quitter le pays, tout en précisant qu’il n’était pas expulsé du pays.

« L’histoire de la diplomatie universelle marquera comme un jalon l’arrogance insensée de l’ambassadeur israélien en Colombie envers @petrogustavo Président de la République. Honte. Au minimum, trouvez des excuses et partez. L’intelligence rencontre l’intelligence. Il y a des États en jeu », a-t-il indiqué dans le réseau social.

En ce sens, il a souligné la position de Petro de maintenir une doctrine de paix totale, comme droit universel.

Concernant les relations entre les deux nations, la chancelière a souligné qu’elles seraient maintenues si la Colombie le souhaitait.

« Nos principes constitutionnels nous enseignent et nous commandent de respecter le droit international. Quelque chose qui doit être bidirectionnel. Des relations respectueuses entre les États seront toujours les bienvenues », a-t-il conclu.

À ce jour, l’escalade de la violence a causé plus de 1 400 morts en Israël et environ 2 750 à Gaza.