La condamnation de Poutine par un tribunal international n’a qu’une valeur symbolique – Jornal da USP

Selon Marília Fiorillo, l’efficacité de ce geste n’est que relative puisque la Cour pénale internationale (CPI) n’a compétence que sur les pays signataires du Statut de Rome, ce qui n’est pas le cas de la Russie.

Le 17 mars, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crimes de guerre, notamment la déportation illégale d’enfants d’Ukraine vers la Russie. Pour l’enseignante Marília Fiorillo, la valeur symbolique de ce geste est indéniable, bien que son efficacité soit relative. « La CPI, créée en 2002, n’a compétence que sur les pays qui ont signé le Statut de Rome en 1998. Et la Russie, comme les États-Unis, Israël, l’Irak, la Libye, le Yémen et la Chine, a voté contre le traité. Ainsi, les criminels de ces pays ne sont pas soumis à ses décisions ».

Le chroniqueur rappelle que, trois jours après la délivrance du mandat d’arrêt contre Poutine, Xi Jinping lui a rendu visite en Russie. La Chine a rejeté la condamnation. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a même fait appel de la décision, défendant l’immunité des chefs d’Etat et leur droit à l’abri. « Cet alignement, déguisé en neutralité, de la Chine en faveur de Poutine dilue grandement l’impact de la condamnation. Il est à noter que les affaires célèbres de criminels de guerre, comme ceux de l’ex-Yougoslavie, comme Milosevic, par exemple, qui ont été jugés et emprisonnés, et l’affaire du génocide au Rwanda, n’ont jamais été jugées par la CPI, mais par des tribunaux ad hoc de l’ONU, juridictions spécifiques et non permanentes ».

« Il est important de faire cette distinction. Composée de 18 juges, 123 pays membres, mais sans police propre et avec un budget serré, la Cour pénale internationale n’est pas très efficace. Depuis sa fondation, il a jugé quelques criminels de guerre et condamné des dictateurs africains. Et, rappelons-le, dans le cas du dictateur congolais Bemba, la condamnation a ensuite été annulée », conclut le chroniqueur.


Conflit et dialogue
La colonne Conflit et dialogueavec le professeur Marília Fiorillo, est diffusé tous les vendredis à 10h50 sur Rádio USP (São Paulo 93,7 FM ; Ribeirão Preto 107,9 FM) et également sur Youtube, produit par Jornal da USP et TV USP.

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