La Constitution chilienne doit recréer le bien-être pour tous

Le peuple chilien est sur le point d’exorciser un nouvel héritage maudit de la dictature militaire sanglante qui a massacré des milliers de personnes et la sécurité sociale à la fin du XXe siècle, soumettant le bien-être des travailleurs au profit du capital financier.

LA Convention constitutionnelle, composé de représentants élus par la population à travers le pays, avec la parité entre les sexes et des représentants comprenant des peuples autochtones tels que les Quechua et les Mapuche, a présenté le 4 juillet la proposition d’une nouvelle Constitution. Elle sera toujours élue lors d’un référendum national qui aura lieu en septembre de cette année.

La nouvelle Constitution propose que chaque Chilien ait droit à la sécurité sociale régie par les principes d’universalité, de solidarité, d’intégralité, d’égalité, d’unité et de durabilité. Elle doit garantir une couverture vieillesse, maladie, incapacité de travail, maternité, chômage, accidents du travail.

La sécurité sociale doit être garantie par des ressources publiques et des cotisations obligatoires des employeurs et des travailleurs, qui éliront des représentants pour participer à la gestion de la sécurité sociale.

Les principes et la forme de financement sont très similaires à ceux de la sécurité sociale brésilienne.

S’il est approuvé, le Chili sera un pays de plus à renverser la privatisation de la sécurité sociale menée dans les années 1980, guidée par des organisations internationales telles que le FMI et la Banque mondiale. Au cours de cette décennie, 30 pays d’Amérique latine et d’Europe de l’Est ont privatisé leurs systèmes de retraite, avec des conséquences catastrophiques pour les travailleurs. Au moins 20 d’entre eux ont déjà rétabli les pensions publiques.

Au Chili, les cotisations patronales ont été supprimées et les travailleurs ont été contraints de cotiser individuellement à un administrateur de fonds de pension (AFP) privé, qui facture des frais administratifs élevés et verse des prestations dérisoires. 60 % des Chiliens sont incapables d’épargner suffisamment pour leur retraite en raison des bas salaires et des longues périodes de chômage. Parmi ceux qui ont des économies à l’AFP, 80 % partent à la retraite avec moins d’un salaire minimum et 45 % avec des prestations en dessous du seuil de pauvreté. La situation est devenue si grave que le gouvernement chilien a dû créer une prestation d’assistance sociale pour les personnes âgées les plus pauvres, avec des ressources publiques.

Six AFP monopolisent le marché. Trois d’entre eux, à capitaux américains, contrôlent 75 % du marché. Selon la Superintendencia de Pensiones, 48,5 % de toutes les économies de sécurité sociale des travailleurs chiliens sont investis à l’étranger. Les AFP sont très rentables, drainant les ressources de la population chilienne pour investir en Europe, aux États-Unis, au Canada et dans d’autres pays riches. La pauvreté des personnes âgées chiliennes paie la fête du capital financier international.

Pendant des décennies, le modèle de retraite chilien a été le paradigme des économistes néolibéraux, soucieux de la rentabilité des investisseurs et méprisant les difficultés de la population. Le modèle néolibéral, basé sur l’épargne individuelle, sans mutualisation entre les travailleurs et sans cotisations patronales, s’est avéré un échec monumental pour la population et un succès retentissant pour le capital financier.

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LA Congrès constituant est le résultat du mouvement fort « Plus d’AFP» qui à partir de 2013 sont descendus dans la rue avec des centaines de milliers de manifestants menés par des syndicats et des organisations populaires. À partir de 2019, des millions de Chiliens ont occupé les rues et les places pour protester contre les conditions de vie et exiger des changements, durement réprimés par les forces militaires et de sécurité commandées par l’élite économique.

Il y a un manque d’approbation plébiscitaire pour sauver la nouvelle sécurité sociale chilienne. Une fois approuvés, les paramètres des droits doivent être définis dans la législation, comment les prestations actuellement versées par les AFP seront incorporées et ce qu’il adviendra des économies accumulées par des millions de travailleurs qui sont actuellement expropriés par les lourds frais de gestion des AFP. .


*José Ricardo Sasseron et estx-président de l’Association nationale des participants aux caisses de retraite et des bénéficiaires de soins de santé autogérés (Anapar). Il a été élu directeur de la sécurité à Previ