La judiciarisation des lits de soins intensifs quadruple entre mars et mai de cette année – Jornal da USP

« Le problème avec la judiciarisation, c’est qu’elle crée une fausse attente d’une réponse simple à un problème complexe, d’autant plus qu’elle a une dimension nationale », explique Maria Paula Dallari Bucci

« La justice à elle seule ne résoudra pas le problème des lits de soins intensifs, car c’est aussi la responsabilité et le devoir du gouvernement fédéral et des ministres de la Santé, qui doivent être tenus responsables » – Photo : Pixabay

Une enquête de G1 révèle que 4 320 poursuites ont été engagées pour garantir l’accès aux lits des unités de soins intensifs (USI) entre mars et mai de cette année. Par rapport à la même période l’an dernier, avec 1 052 actions, le nombre a plus que quadruplé. Toujours selon le dernier bulletin de l’Observatório Covid-19 Fiocruz, le taux d’occupation de 80% des lits de soins intensifs dans le système de santé unifié (SUS) est critique dans 18 États et le District fédéral.

Dans une interview avec Journal USP sur l’air 1ère édition, la professeure au Département de droit de l’État de l’USP Law School, Maria Paula Dallari Bucci, explique que le problème de la judiciarisation de la santé est antérieur au covid-19, mais a été amplifié par la pandémie. Elle est co-auteur du livre Judicialisation de la santé : la vision du pouvoir exécutif, 2017, et déjà à cette époque, l’étude soulignait ce problème des médicaments, qui a désormais pour objet les lits de soins intensifs, principalement en raison de la situation complexe générée par la pandémie.

« Le problème de la judiciarisation, c’est qu’elle crée une fausse attente d’une réponse simple à un problème complexe, d’autant plus qu’elle a une dimension nationale », souligne-t-il. Selon le professeur, la difficulté à ouvrir des lits est liée à trois facteurs, qui sont également pointés dans l’étude du Conseil national de la justice : le manque de personnel spécialisé, le manque de ressources budgétaires (peu de financement SUS) et la crise la gestion. « Le SUS est admirable dans le monde entier pour être un système aux dimensions continentales », souligne le professeur, mais des facteurs qui ont été ajoutés depuis 2016, tels que l’amendement constitutionnel 95 et le manque de gestion de l’actuel ministère de la Santé, sont responsables de la le manque d’investissement et la dévaluation du système.

Pour le chercheur, le réseau SUS est coopératif et référencé. « Autrefois, la personne se rendait à l’hôpital et était soignée, mais aujourd’hui c’est un réseau référencé : les personnes sont réparties, selon la complexité de la situation, vers les unités de soins d’urgence, les Unités de Santé de Base ou les hôpitaux. Et cela se fait grâce à un système de gestion », révèle le chercheur. Elle explique également que la régulation des lits est une réalité au niveau des communes, mais qu’elle pourrait être élargie au niveau national par des gestionnaires engagés dans cette gestion. « La justice à elle seule ne résoudra pas le problème des lits de soins intensifs, car c’est aussi la responsabilité et le devoir du gouvernement fédéral et des ministres de la Santé, qui doivent rendre des comptes. C’est un traumatisme qui se produit dans le pays et qui ne peut être ignoré. »


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