La violence met en péril l’accord de paix en Colombie

Le chef de la Mission de vérification de l’ONU en Colombie a alerté jeudi le Conseil de sécurité sur les risques pour l’accord de paix si les violences contre les anciens guérilleros persistaient, et les a exhortés à renforcer leur protection.

« Bien que je reconnaisse que les meurtres ont diminué par rapport à l’année précédente, chaque mort est un coup porté à la paix et tout doit être fait pour protéger » les 13 000 guérilleros qui ont déposé les armes en Colombie.

Ruiz Massieu a participé à l’examen trimestriel effectué par le Conseil de sécurité sur les progrès de l’accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC, qui a mis fin il y a cinq ans à un demi-siècle de guerre.

Ces déclarations interviennent au moment même où le Conseil de sécurité de l’ONU abordera aujourd’hui le dernier rapport du secrétaire général de l’organisation multilatérale, António Guterres, sur le processus de paix en Colombie et ses nombreux défis.

La semaine précédente, le plus haut représentant des Nations unies avait réitéré sa préoccupation face aux menaces pesant sur la consolidation de la paix dans ce territoire.

À l’occasion du cinquième anniversaire de la signature de l’accord de paix dans cette nation sud-américaine, António Guterres a souligné les nombreux défis qui restent à relever.

La mission a été créée pour assurer la réintégration politique, économique et sociale des membres de cette guérilla et de leurs familles après la signature de l’accord de paix, ainsi que pour fournir des garanties de sécurité.

Mais l’insécurité, a rappelé le responsable, s’est aggravée dans des régions comme l’Arauca, où l’Armée de libération nationale (ELN) et les groupes dissidents FARC-EP continuent d’opérer.

Ces dernières heures, une voiture piégée a été enregistrée à Arauca, à la frontière avec le Venezuela, et un attentat contre une patrouille militaire à Antioquia, a-t-il rappelé aux membres du Conseil de sécurité.

« L’esprit de l’accord de paix final est précisément qu’il ne peut y avoir aucune justification à la violence en Colombie aujourd’hui, ni aucune alternative au dialogue pour résoudre les conflits », a-t-il déclaré.

« Au centre de tous les efforts se trouvent et continueront d’être les victimes », a déclaré le conseiller présidentiel pour la stabilisation et la consolidation, Emilio Archila.

Il a ensuite rappelé à la presse que d’autres groupes continuent d’opérer en Colombie, qui comptent au total 14 000 autres combattants, dont l’ELN, le Clan du Golfe, les Comptables ou les dissidents des FARC, certains « soutenus par la dictature vénézuélienne », a rapporté l’AFP.

Cinq ans après la signature de l’Accord de paix, selon les statistiques de l’ONU, près de 59 % des plus de 13 000 ex-combattants accrédités, dont 64 % d’anciennes femmes de la guérilla, participent à des projets productifs.

Mais la violence contre les anciens guérilleros colombiens reste la plus grande menace à leur transition vers la vie civile, a rapporté Prensa Latina.