Laboratoire politique – Dernières nouvelles

Les récentes élections régionales et municipales sont devenues un important laboratoire politico-électoral naturel qu’il convient d’analyser, car les résultats montrent des comportements électoraux qui ne sont pas nécessairement de nature temporaire.

Il est important de souligner qu’au Venezuela, le vote est associé à une sorte de devoir civique, moral et politique. Dans un tel contexte, l’abstention tendait à être faible et l’apathie électorale avait peu de place. Nous appelions les élections « le parti électoral ». Les résultats récents nous amènent à nous demander si nous sommes dans un processus de transition politico-électorale où coexistent l’ancien et le nouveau, l’engagement à renoncer au vote, le devoir démocratique avec désaffection et apathie politique. Compte tenu des résultats, nous ne devons pas être complaisants. Au contraire, une lecture critique est obligatoire. À notre avis, ce changement radical des comportements électoraux pourrait constituer le début d’une profonde transformation politique, dans le vote, sur la carte électorale et dans les institutions politiques.

Obliger de soulever des questions acerbes qui permettent une analyse critique. Serons-nous dans un processus de transition politique électorale ? La tendance à l’abstentionnisme sera-t-elle consolidée comme comportement électoral quel que soit le type d’élection ? Est-ce une protestation temporaire? Exprime-t-il une perte d’intérêt et de crédibilité pour les politiciens, les partis, la politique ? Vont-ils renforcer la polarisation ou, au contraire, ouvriront-ils la porte à une plus grande pluralité critique ? Posent-ils une remise en cause du leadership politique et de la gestion de la crise multidimensionnelle ?

Le pays exige un renouvellement du leadership politique, il exige un discours démocratique qui sauve la crédibilité, confère au dialogue, à la coexistence et aux accords une légitimité ; qui séduit les mécontents politiques, qui revendique l’identification au vote et à la démocratie.

Les alarmes sonnent. Les récentes régionales expriment une scission politico-électorale et pourraient marquer un point de non-retour. D’où l’importance de la gestion des autorités nouvellement élues, constituées en un important laboratoire politique national qui transcende la sphère conjoncturelle et locale.

@maryclens