L’action de la police de Tarcísio ressemble à l’escadron de la mort

São Paulo – Le Bureau du Défenseur public de São Paulo et l’organisation de la société civile Conectas Human Rights ont déposé ce mardi (5) une action civile publique dans laquelle ils comparent l’Opération Bouclier à l’Escadron de la Mort. Et ils demandent que le gouvernement de Tarcísio de Freitas (Républicains) soit obligé d’installer des caméras sur les uniformes des policiers impliqués. L’offensive a été lancée dans la Baixada Santista, principalement à Guarujá, le 27 juillet pour venger la mort du soldat Rota Patrick Bastos Reis.

Le week-end dernier, le nombre de morts lors de l’opération a atteint 27, selon le Secrétariat à la sécurité publique (SSP) de São Paulo. Dans une note, le ministère précise que tous les cas de décès résultant d’une intervention policière font l’objet d’une enquête « approfondie ». Ce travail est réalisé par le DEIC (Département d’État d’Investigations Criminelles) de Santos et par la Police Militaire, à travers une Enquête de Police Militaire ».

Le Bureau du Défenseur public compare l’action de la police du gouverneur Tarcísio de Freitas à celle de l’Escadron de la mort. L’organisation paramilitaire est apparue à la fin des années 1960 au Brésil, pour persécuter et tuer des personnes classées comme « dangereuses » par les organisations policières semi-clandestines, associées à la dictature militaire.

Mode opératoire

Les défenseurs ont souligné que cela mode opératoire n’est pas nouveau et remonte aux escadrons de la mort, comme le rapporte Helio Bicudo en exposant comment la mort d’un agent de sécurité a établi une logique de vengeance institutionnelle.

Selon l’institution, le mode opératoire repose sur la logique selon laquelle, pour chaque agent tué, dix suspects doivent « payer le crime de leur propre vie », rappelle le Bureau du Défenseur public.

Dans l’action actuelle du gouvernement de São Paulo, on signale des exécutions sommaires, des tortures, des invasions de domicile, des destructions de biens et de maisons. Les allégations sont contenues dans un rapport du Conseil national des droits de l’homme, qui demandé la semaine dernière que le gouvernement mette fin à l’opération Bouclier.

Un rapport préliminaire publié le 18 août par le Bureau du Défenseur public indique que 90 % des personnes capturées lors de l’opération n’ont trouvé aucune arme chez les prisonniers. Et plus de la moitié des personnes détenues (55 %) étaient des primo-délinquants.

Où étaient les caméras ?

Selon le SSP-SP, des caméras étaient installées sur seulement six des policiers qui ont participé au nombre total d’incidents mortels de l’opération. Et dans trois d’entre eux seulement, les images étaient utiles à l’analyse des événements.

« De telles informations sont préoccupantes car on sait que les neuf premiers décès dus à l’intervention de la police ont été commis par des agents de Rota, un bataillon déjà équipé de caméras corporelles. Il est donc nécessaire de clarifier pourquoi ces agents ne portaient pas d’équipement lors des actions de l’Opération Bouclier », déclare le Bureau du Défenseur Public.

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