L’assassinat de Jovenel Moïse secoue Haïti

Le président d’Haïti, Jovenel Moise, a été assassiné ce mercredi à son domicile par un commandement composé d’étrangers, a annoncé le Premier ministre sortant, Claude Joseph, selon l’AFP.

L’épouse du président a été blessée dans l’attaque, a indiqué Joseph, qui a appelé la population à se calmer et a assuré que la police et l’armée sont chargées de maintenir l’ordre.

« Le président a été assassiné à son domicile par des étrangers qui parlaient anglais et espagnol », a déclaré le Premier ministre.

L’aéroport international de Port-au-Prince a été fermé après l’assassinat du président d’Haïti, Jovenel Moise, selon des sources diplomatiques.

Plusieurs vols réguliers vers l’aéroport de la capitale haïtienne ont été annulés ou détournés vers d’autres terminaux dans des pays tiers, selon les informations des pages de suivi des vols, bien qu’aucune autorité n’ait confirmé pour le moment la fermeture de l’aéroport.

Deux compagnies aériennes qui ont des liaisons quotidiennes vers la capitale haïtienne ont annulé leurs vols prévus ce mercredi.

L’assassinat survient moins de trois mois avant les élections présidentielles et législatives, convoquées pour le 26 septembre prochain, auxquelles Moïse n’a pas pu se présenter, puisque pour la même date le président avait convoqué un référendum pour une nouvelle Constitution.

Jovenel Moïse, 53 ans, a pris la présidence en février 2007 et ses derniers mois au pouvoir ont été entourés de controverses, certains opposants ne reconnaissant pas sa légitimité en tant que président.

Le président a prêté serment après la demande d’élections en novembre 2016, après l’annulation des élections tenues en 2015 en raison d’allégations de fraude.

Il gouvernait par décret depuis plus d’un an, puisqu’en janvier 2020 il déclarera l’expiration de la législature, car les élections législatives n’ont pu se tenir en 2019 en raison des constantes manifestations antigouvernementales qui ont paralysé le pays.

En plus de la crise politique, Haïti souffre d’une profonde crise de violence due aux luttes territoriales entre gangs et bandes armées qui se battent pour le contrôle des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince. Ces derniers jours, le président avait demandé une aide internationale pour lutter contre ces groupes.