Le 8 mars, nous nous sommes battus pour mettre fin au harcèlement – ​​​​Jornal da USP

Par Heloísa Buarque de Almeida, professeur à la Faculté de Philosophie, Lettres et Sciences Humaines (FFLCH) de l’USP

À la veille de la Journée internationale de la femme, de nouvelles recherches sur la violence à l’égard des femmes dans le pays réapparaissent. La devise des collectifs féministes et de femmes à l’USP cette année est « USP sans harcèlement ». J’apporte ici une réflexion sur le problème de l’agression et de la discrimination qui sont ancrés dans les systèmes institutionnels et la vie quotidienne, qui imprègnent notre milieu d’étude et de travail, traversent les systèmes de santé et de justice, et passent inaperçus aux yeux de ceux qui n’ont pas vécu dans la peau.

Avec la visibilité croissante de l’idée d’équité, la baisse de la proportion de femmes entrant dans des cours de premier cycle et de troisième cycle et celles qui parviennent à devenir effectivement enseignantes et à gravir les échelons de carrière se démarque encore. UN difficulté structurelle de l’évolution professionnelle des femmes on l’a baptisé le « plafond de verre », une barrière difficile à voir de loin, mais qui exerce une contrainte décisive dans certaines zones. Cette situation a été rendue visible dans les recherches sur les niveaux des bourses de productivité du CNPq, ou cartographie des carrières dans certaines universités ou domaines de recherche du pays.

Mon propos est de réfléchir à la façon dont cette inégalité se produit dans la vie quotidienne institutionnelle. Quels mécanismes opèrent dans l’exclusion plus ou moins systématique des chercheuses de manière récurrente ? J’apporte quelques exemples de la façon dont les femmes abandonnent leur carrière.

Le domaine ou le département entretient parfois des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, que ce soit dans le bizutage et dans la situation d’admission des étudiants, ou dans la sélection pour les études supérieures, ou dans le travail quotidien de recherche et d’enseignement, voire dans les évaluations par les pairs. Il y a des cours qui ont des professeurs qui se sentent autorisés à tenir des discours sexistes en classe ou lors de réunions collégiales, gênant étudiants et collègues. De plus, des cas prononcés sur un ton discret révèlent des accusations contre des professeurs qui se sont habitués à harceler sexuellement des étudiantes dans les premières années de l’obtention du diplôme ou après l’obtention du diplôme. Le problème du harcèlement sexuel est devenu de plus en plus visible, après beaucoup de silence.

Il existe également plusieurs formes de harcèlement moral systématique entre collègues professeurs, parfois du même département, comme celui en congé de maternité. Les enseignants qui étaient en congé rapportent des situations dans lesquelles ils ont ensuite été sanctionnés pour le prétendu privilège d’une telle suppression, avec des évaluations par le collégial qui ont pénalisé leur moindre productivité sur la période, et plus tard une surcharge de travail comme moyen de compenser les collègues pour le temps qu’ils ont été absents.

Le congé maternité est-il un droit ou pas ?

De telles pratiques, souvent routinières comme une simple évaluation du mérite, démontrent que l’Université n’a pas encore intégré l’idée que les femmes devraient avoir les mêmes droits.

Il faut des politiques pour affronter le problème, le harcèlement sexuel et moral, le bizutage et le camouflage entre pairs qui réprime les dénonciations de ces irrégularités devenues banales et naturalisées. Je suis sûr que ce n’est qu’une des raisons de l’inégalité professionnelle, mais nous devons encore parler de harcèlement et de droits.

Les efforts vers une plus grande équité ont été visibles, par exemple, lorsque les bourses FAPESP et CNPq incluent désormais le congé de maternité, ou lorsque l’Université cherche à construire de nouvelles réglementations sur le sujet – et de telles initiatives résultent de l’engagement des luttes féministes. Le harcèlement sexuel commence à être efficacement combattu lorsque la punition d’un professeur apparaît publiquement – ​​et certains licenciements récents dans les universités sont devenus publics.

Reste que les évaluations à froid de la productivité, la disqualification systématique des enseignants et des chercheurs, les situations de harcèlement naturalisé sont quelques éléments à revoir dans notre cohabitation. Il faut se rappeler que les femmes noires, lesbiennes et trans subissent encore plus d’agressivité et de discrimination.

Pendant que je préparais ce texte, j’ai reçu la campagne du 8 mars à l’USP, promue par diverses entités – Rede Não Cala, Adusp, Sintusp, DCE et APG. Ce n’est pas un hasard si la devise des collectifs féministes et de femmes de cette année est « USP sans harcèlement » pour toutes les femmes. Le 8 mars doit arriver plus pleinement à l’université.

(Opinions exprimées par les rédacteurs du Revue USP sont de la seule responsabilité de leurs auteurs et ne reflètent pas les opinions du véhicule ou les positions institutionnelles de l’Université de São Paulo. Accédez à nos paramètres éditoriaux pour les articles d’opinion ici.)