Le Brésil condamné pour la mort d’un jeune de 20 ans

São Paulo – Ce mercredi (24), l’État brésilien a été condamné à une nouvelle peine par la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Cette fois, pour une affaire de fémicide survenue en 1998 à Paraíba, qui a fait en février l’objet d’une audience publique au tribunal. Le Brésil a été tenu pour responsable de « violation des droits et garanties judiciaires, de la protection judiciaire et de l’égalité devant la loi et pour mauvaise application de l’immunité parlementaire en faveur du principal responsable du meurtre de Márcia Barbosa de Souza », âgée de 20 ans.

Pour la Cour, elle a manqué de diligence pour mener les investigations nécessaires. Il a également été considéré comme « caractère discriminatoire fondé sur le sexe » dans ces mêmes enquêtes, en plus d’une violation du droit à l’intégrité personnelle au détriment de la famille de la jeune fille. L’affaire concerne un ancien député d’Etat de Paraíba, Aércio Pereira de Lima (PFL, ancien nom du DEM).

L’immunité a entravé l’enquête

« Márcia Barbosa de Souza était une étudiante afro-descendante de 20 ans qui vivait dans la pauvreté », définit la Cour interaméricaine. Elle serait allée chez João Pessoa à la recherche d’un emploi. Selon le procès, dans la nuit du 17 juin 1998, il a rencontré le député de l’époque dans un motel. Le lendemain, un témoin a vu quelqu’un prendre un corps dans la voiture et le jeter sur un terrain vague de la capitale Paraíba. La jeune femme a été étouffée.

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En février, l’affaire de fémicide a fait l’objet d’une audience publique (Reproduction)

Lors du procès, la question de l’immunité a été considérée comme un obstacle à l’enquête sur le crime de fémicide, rendant difficile l’accès à la justice. « La Cour a rappelé que l’immunité parlementaire était conçue comme une garantie de l’indépendance du corps législatif, dans le groupe de ses membres, et qu’elle ne peut être conçue comme un privilège personnel du parlementaire », affirment les juges dans la sentence.

Condamné au Brésil seulement en 2007

Le député, qui a toujours nié le crime, n’a été condamné qu’en 2007 à 16 ans de prison, pour meurtre et recel de cadavre. Il a fait appel, mais est décédé quelques mois plus tard, sans que son appel soit pris en considération.

« Il s’agit de la première phrase dans laquelle la Cour analyse l’immunité parlementaire dans le cadre du droit d’accès à la justice et de l’obligation renforcée d’enquêter avec la diligence requise sur la mort violente d’une femme », précise la Cour.

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