Le choix du nouveau ministre STF – Jornal da USP

Aggravé par la nomination de deux figures obscures, sans connaissances juridiques et sans pensée consolidée dans les sphères judiciaires et académiques, le processus d’abaissement du niveau moyen de connaissances techniques et de formation cohérente des composantes du Tribunal fédéral pourrait chuter encore plus, en fonction de la vacance créée par le départ à la retraite du ministre Ricardo Lewandowski.

Parmi les noms pointés comme favoris par les médias, aucun n’est connu pour ses connaissances techniques et pour sa culture juridique. Peu sont diplômés. Et tous se présentent au fond comme des défenseurs de qui les nommera à une cour suprême, oubliant que leurs ministres doivent lutter pour l’impartialité et la neutralité, ainsi que la conscience de leurs responsabilités institutionnelles.

Si le gouvernement précédent indiquait un nom presque inconnu au STF, qui aurait été choisi pour avoir accepté de boire de la « tubaína » avec le président de la République, et un autre nom dont le cursus consistait à être « terriblement évangélique », le gouvernement actuel est pressées de choisir par un nom qui défend le garantisme, ou qui représente une région, ou qui est proche du mouvement féministe ou, alors, qui exprime une représentativité identitaire. Tant dans les deux nominations bolsonaristes que dans les pressions actuelles – qu’elles soient légitimes ou partisanes – pour le choix du prochain ministre du STF, à aucun moment le profil dont la cour a besoin n’a été évoqué, après une période de turbulences institutionnelles et de tentative de coup d’Etat. d’état., dont les responsables devront être jugés par lui. Comme par le passé, le STF continuera d’être appelé à apprécier la constitutionnalité des actes de l’Exécutif, à arbitrer au Législatif les conflits que ses dirigeants ne parviennent pas à résoudre de manière consensuelle et à apporter des réponses lorsque ces deux Pouvoirs frappent à sa porte pour demander des décisions qu’ils incapable de prendre par voie de négociation. Elle sera également appelée à intervenir sur des questions que les autres Puissances ne sont pas en mesure d’assimiler et à entériner la constitutionnalité de certaines politiques publiques.

D’où l’importance du sabbatin auquel le nom proposé par le chef de l’exécutif sera soumis au Sénat. Il s’agit de la seule étape publique du processus de nomination. Qu’attendre des favoris pointés du doigt par la presse, tant est l’insignifiance de leur CV ? Parmi ceux qui ont été interrogés après 2014, par exemple, certains nominés ont exprimé leur parcours normatif. Ils ont entr’ouvert son penchant pour le positivisme juridique. Ils ont mis l’accent sur l’enchaînement logico-déductif des normes du système juridique. Ils ont défini les différends juridiques comme une opposition d’intérêts ou un conflit d’attentes. Et ils ont reconnu que le STF aurait légiféré de manière inappropriée dans certains jugements, envahissant la compétence et l’autonomie de la législature.

Les Sabatiniens ont également souligné l’importance de l’exégèse des lois et le caractère politique du jugement. Tout en reconnaissant que le système juridique ne découle pas d’un ensemble d’axiomes de conduite, ils ont rappelé l’existence de méthodes d’interprétation qui limitent la discrétion de l’applicateur de la loi, assurant ainsi une certaine unité des pratiques interprétatives. Par conséquent, l’attitude des juges devrait être analytique, car ils examinent les situations sociales essentiellement à partir des normes juridiques.

Dans une autre ligne doctrinale, basée sur la prémisse que les conflits juridiques sous-jacents sont les contradictions de la société et inspirée par le réalisme juridique, qui valorise les sources matérielles, les précédents et les évaluations historiques, d’autres sabatinados ont souligné les effets de la démocratisation dans l’accès aux tribunaux. Ils ont souligné l’importance des réformes du droit découlant de la nécessité pour l’État de l’adapter à un contexte de réformes sociales, monétaires, sociales et administratives et de nouvelles formes d’action des mouvements sociaux. Ils ont également rappelé que l’interprétation d’une norme juridique ne se limite pas à sa valeur lexicale, elle dépend aussi des implications sémantiques apportées par la communauté à laquelle appartient l’interprète et où se produisent les conflits qu’ils ont à résoudre.

Pour ces sabatinados, il n’y a pas de norme sans sens, il n’y a pas de sens sans interprétation, et toute interprétation contient une part de subjectivité dans l’établissement du sens des normes. A la limite, cela ferait du jugement un champ d’affrontement non seulement technique et doctrinal, mais aussi politique, puisque les juges peuvent opter pour les interprétations les plus variées pour fonder les décisions qu’ils jugent justes.

Deux sabbats spécifiques, ceux d’Alexandre de Moraes et de Luís Roberto Barroso, illustrent ces différences, car ils présentaient des arguments diamétralement opposés. Interrogé sur la question de l’activisme judiciaire, Moraes a déclaré que lorsque le rôle du STF devient « pointu », il y a un affrontement avec le Congrès qui, à la limite, peut ouvrir la voie à une guérilla institutionnelle sans personne pour arbitrer le conflit. Il a souligné la nécessité d’une stabilité entre la norme et l’interprétation. Et il a critiqué le subjectivisme de certains secteurs de la justice.

En répondant à des questions similaires, Barroso a déclaré que la communication des normes ne marque souvent qu’un cadre dans lequel il existe différentes possibilités d’interprétation. Ainsi, compte tenu des spécificités de chaque cas concret, des principes à préserver et des objectifs à atteindre, le sens le plus approprié d’une norme constitutionnelle à appliquer dans la décision d’une affaire est déterminé. Il a également rappelé qu’un système judiciaire est un système en constante mutation, qui reflète des aspirations, des valeurs et des conflits d’intérêts dans la vie sociale. Et il a reconnu que le juge est actif, agissant sur la base d’une évaluation des faits et façonnant le litige pour assurer un résultat non seulement juste mais également réalisable.

Pour lui, « l’activisme » judiciaire serait donc une stratégie d’interprétation proactive utilisée par les juges pour mettre en œuvre les promesses constitutionnelles, en les appliquant à des situations non précisément envisagées dans leur texte. Même si elles ne se confondent pas avec la libre création du droit, les interprétations extensives des lois peuvent déclencher des tensions institutionnelles, car elles politisent les tribunaux. Ce type d’interprétation assurerait aux juges la souplesse nécessaire pour traiter des problèmes qui ne sont pas objectivement envisagés par la Constitution.

On peut être en désaccord avec ce qu’ils ont dit, mais tous deux remplissaient les conditions pour accéder à la STF – ce qui n’arrivera certainement pas, si le profil des noms considérés comme favoris est pris en compte. Si l’audition est sérieuse et que les sénateurs se conforment à l’obligation d’évaluer la qualité de la candidature, dans quelle mesure le candidat doit-il être informé de ses droits, notamment celui de garder le silence, d’être assuré de l’assistance de sa famille et d’un avocat, comme le prévoit la Constitution ?

_______________
(Opinions exprimées par les rédacteurs du Revue USP sont de la seule responsabilité de leurs auteurs et ne reflètent pas les opinions du véhicule ou les positions institutionnelles de l’Université de São Paulo. Accédez à nos paramètres éditoriaux pour les articles d’opinion ici.)