Selon Pedro Dallari, l’amendement de la Constitution, avec l’augmentation de la préservation de la nationalité brésilienne, sera important pour assurer une plus grande protection aux femmes brésiliennes et aux Brésiliens qui vivent hors du Brésil… et qui sont aujourd’hui nombreux.

Un projet d’amendement constitutionnel (PEC), lié à la question de la nationalité, est en cours de discussion au Congrès national. Il a déjà été approuvé au Sénat et a reçu l’approbation des parlementaires qui composent la Chambre des députés. Même dans le contexte actuel de polarisation politique, la proposition a bénéficié d’un large soutien, couvrant différentes positions, de la gauche aux bolsonaristes.
La raison en est que la proposition vise à accroître la préservation des nationalité des femmes et des hommes brésiliens qui vivent à l’étranger et qui, pour quelque raison que ce soit, se naturalisent dans un autre pays, en acquérant une seconde nationalité. Par exemple, un Brésilien qui vit aux États-Unis et Les nord-américains naturalisés, selon la règle de l’article 12 de notre Constitution, doivent perdre la nationalité brésilienne. En d’autres termes, une femme ou un homme brésilien ne peut pas acquérir un autre nationalité sous peine de perdre la nationalité brésilienne. Et c’est un problème d’actualité, car depuis quelques années, le Brésil est passé du statut essentiellement de pays d’accueil d’immigrés à celui de pays d’émigration, c’est-à-dire où ses nationaux se déplacent pour vivre et travailler dans d’autres pays.
Les données de 2022 du ministère des Affaires étrangères indiquent qu’environ 5 millions de ressortissants brésiliens vivent à l’étranger, le plus grand contingent se trouvant aux États-Unis – près de 2 millions de personnes. Ce nombre, très important et qui a doublé au cours des dix dernières années, doit être encore plus élevé, car il existe un grand nombre de personnes en situation irrégulière à l’étranger et celles-ci ne sont pas toujours comptabilisées.
Avec cet important contingent en dehors du Brésil, il est naturel que, simplement avec l’objectif légitime d’avoir de meilleures conditions de vie dans les pays où résident, les Brésiliens cherchent à obtenir une autre nationalité, ce qui crée un risque de révocation de la nationalité brésilienne. Il convient de noter que, selon la règle actuelle, la perte de la nationalité brésilienne ne se produit pas si la personne a déjà droit à une autre nationalité – parce que le père ou la mère sont étrangers, par exemple – ou si la personne est obligée, par le loi du pays dans lequel il se trouve, pour acquérir la nationalité de cet autre pays. Mais, en dehors de ces cas, la révocation de la nationalité est une décision constitutionnelle.
Il sera important de modifier la Constitution, avec une préservation accrue de la nationalité brésilienne, pour assurer une meilleure protection aux femmes brésiliennes et aux Brésiliens vivant hors du Brésil. Même si elles acquièrent une autre nationalité, ces personnes, restant brésiliennes, continueront à compter sur le soutien de l’État brésilien et des autorités brésiliennes à l’étranger. Cela évite également le risque qu’ils deviennent apatrides, c’est-à-dire sans nationalité, si, après avoir perdu la nationalité brésilienne, ils perdent ultérieurement, pour une raison quelconque, la nationalité qu’ils avaient acquise. Enfin, il est important de préciser que les femmes et les hommes brésiliens qui acquièrent une autre nationalité ne manqueront pas également d’avoir les obligations découlant de la nationalité brésilienne ; continueront à être des Brésiliens et des Brésiliens, avec les droits et obligations correspondants.
Dans un monde en mutation, où la mobilité humaine est de plus en plus plus large, la proposition d’amendement constitutionnel (PEC) en discussion au Congrès national est très positive et il sera important qu’elle soit approuvée, du point de vue de la citoyenneté et des droits de l’homme et pour le bénéfice d’un large contingent de Brésiliens.
.