São Paulo – Les organisations de la société civile liées au mouvement noir ont organisé aujourd’hui (24) une série de manifestations à travers le pays. Parmi les principaux agendas figure la lutte contre la violence policière qui se développe dans les États brésiliens, notamment dans la figure de la police militaire. Cette violence, qui ne cache pas les préjugés raciaux et intolérants. La violence raciste, outre la police, laisse aussi des traces et des victimes par d’autres moyens, comme dans le cas de Mère Bernadette. Le leader quilombola est mort assassiné à Bahia, dans des circonstances d’intolérance religieuse.
Ainsi, aujourd’hui (24), date qui marque l’anniversaire de l’avocat abolitionniste noir Luiz Gama, décédé en 1882, des entités ont marqué les « Journées des mouvements noirs contre la violence policière ». « Nous nous insurgeons dans les rues de plusieurs villes brésiliennes contre les massacres, les morts et les exécutions qui ont lieu avec l’approbation de l’État et qui ont même fait des victimes parmi les enfants. Le sentiment de vengeance et le prétexte de la guerre contre la drogue ne peuvent pas servir d’excuse pour tuer. Il n’y a aucun soutien dans la Constitution et la loi en faveur de la peine de mort au Brésil », indique un manifeste signé par des dizaines d’entités.
héritage du mal
Le manifeste met également en avant les vestiges de la montée de l’extrême droite au cours de la dernière décennie, qui a culminé avec quatre années de gouvernement de Jair Bolsonaro (PL) et qui se reflète encore dans des États comme São Paulo, dirigé par le bolsonariste Tarcísio de Freitas (Républicains). « Les dernières années de leadership dans le pays ont accentué la présence du néo-fascisme dans la société brésilienne et l’une des principales marques est peut-être la fascisation de la police. Son héritage continue d’être contesté par la société. Au Brésil, fascisme et racisme vont de pair. Nous devons continuer à nous battre.
Les entités du mouvement noir présentent des données pour prouver les abus. « Selon l’Atlas de la violence 2021, le taux de violences meurtrières contre les personnes noires était 162 % plus élevé que parmi les personnes non noires. De même, les femmes noires représentaient 66,0 % de toutes les femmes assassinées au Brésil, avec un taux de mortalité pour 100 000 habitants de 4,1, contre un taux de 2,5 pour les femmes non noires. (…) Simultanément, les forces de police agissent sous prétexte de comportements suspects, jugent et exécutent sommairement, de manière arbitraire. Les données prouvent ces hypothèses.
Revendications du mouvement noir
À partir de la réalité raciste structurelle, les entités du mouvement noir ont élaboré une série de revendications adressées à l’État. Depuis hier, les représentants ont tenu des réunions avec des personnes liées aux pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Mercredi après-midi, le doyen ministre du Tribunal fédéral (STF), Gilmar Mendes, a reçu le groupe. Il s’est engagé à négocier un agenda avec le Conseil national de la justice (CNJ) et le Conseil national du ministère public (CNMP) pour élargir le dialogue.
Aujourd’hui déjà, le ministre du gouvernement Luiz Inácio Lula da Silva (PT) a ouvert ses bureaux aux militants du mouvement noir. Dans un premier temps, Alexandre Padilha, du Secrétariat des Relations Institutionnelles. Puis Flavio Dino, de Justice. Le président du Sénat, Rodrigo Pacheco (PSD-MG), s’est également entretenu avec les mouvements sociaux. Consultez les lignes directrices présentées :
- Que le Tribunal Supérieur Fédéral interdise les opérations policières réactives (à caractère vengeur) contre l’assassinat de policiers et les opérations invasives dans les communautés sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, en s’appuyant sur le précédent de l’ADPF 635 des Favelas et les propositions de l’ADPF 973 du Vies noires ;
- Au Congrès National, une loi fédérale qui la rend obligatoire et réglemente les caméras dans les uniformes des agents de sécurité publique, à tous les niveaux (gardes municipaux, police étatique et fédérale), en plus des agents de sécurité privés dans tout le pays ;
- Plan national d’indemnisation des membres des familles et des victimes de l’État, ainsi que de leurs territoires, par le Gouvernement fédéral ;
- Au Gouvernement Fédéral, la fédéralisation de tous les cas dans lesquels le résultat de l’incursion policière caractérise des assassinats, des exécutions et/ou des tueries et des massacres ;
- Au Congrès National et au STF. La construction d’une politique antidrogue fondée sur des preuves scientifiques. Dans la garantie des droits humains et individuels, dans la réduction des risques, dans la promotion de l’éducation et de la santé publique, sa décriminalisation. Mettre définitivement fin à la guerre contre la drogue, qui continue de justifier les massacres contre les vies noires et pauvres à travers le pays ;
- Au Congrès national et au STF de limiter les approches policières afin qu’elles ne soient pas racistes et discriminatoires, sur la base de la création de critères objectifs de « soupçon fondé » (institution d’un système national d’approche policière) ;
- Au STF, au Congrès et au gouvernement fédéral. Le renforcement des mécanismes visant à prévenir, combattre et punir rigoureusement la torture, tels que les audiences de garde à vue en face à face et le Mécanisme national pour la prévention et la lutte contre la torture, y compris les 29 recommandations de la Commission nationale de vérité de 2014.
- Au Congrès National, l’abrogation de la Loi sur les Drogues 11.343/2006, la fin des homicides résultant de l’opposition à l’action policière et la démilitarisation de la police ;
- Au Congrès National et au STF. Cela impose des méthodes de contrôle externe sur l’action de la police et la responsabilité et l’exigence du rôle constitutionnel des procureurs publics en ce qui concerne la limitation de l’action violente de la police.
- Suspension de tout investissement dans la construction de nouvelles unités pénitentiaires. Interdiction absolue de la privatisation du système pénitentiaire, sans préjudice d’une solution immédiate au surpeuplement des prisons brésiliennes, compte tenu de la très grave dégradation de la dignité humaine.
- Pour la reconnaissance des terreiros comme espaces sacrés et pour l’attribution de titres de territoires quilombolas au Brésil. Protection et garantie de vie pour les défenseurs des droits humains d’origine quilombolas et africaine ! Assez de racisme religieux ! Titre maintenant !
Les mobilisations
Les plus grandes mobilisations du mouvement noir de la journée sont prévues en fin d’après-midi dans des villes comme Rio de Janeiro, à 16 heures sur Candelária, et à São Paulo, à 18 heures, sur l’Avenida Paulista. Consultez l’agenda de la journée :
Région du Midwest :
Brasilia (DF) – 15h00 – Rendez-vous au Musée National, marche jusqu’au Ministère de la Justice
Cuiabá (MT) – 12h – Praça da Mandioga, devant le Centre Culturel Casa das Pretas
Goiânia (GO) – 16h30 – Praça do Bandeirante
Région Nord-Est :
Amargosa (BA) – 8h00 – Place de la Poste
Aracaju (SE) – 15h – Place Camerino
Fortaleza (CE) – 10h – Place de la Justice
João Pessoa (PB) – 13h – Communauté de São Rafael
Recife (PE) – 16h30 – Praça UR11, Ibura
Salvador (BA) – 9h – Église de Bonfim
Santo Antônio de Jesus (BA) – 9h – Place São Benedito
São Luís (MA) – Place Deodoro
Teresina (PI) – 16h00 – Parc de la Citoyenneté
Région Nord :
Belém (PA) – 17h00 – Praça do CAN, marche vers Quilombo da República
Macapá (AP) – 16h00 – Marché Central – Rua Cândido Mendes
Manaus (AM) – 16h – Praça da Saudade, avec promenade jusqu’à Praça da Matriz
Rio Branco (AC) – 8h à 12h – Assemblée législative
Région Sud-Est :
Belo Horizonte (MG) – 17h30 – Place 7
Campinas (SP) – 18h00 – Largo do Rosário
Cubatão (SP) – 15h – Frentona, Vila dos Pescadores
Jarinu (SP) – 18h00 – Praça da Matriz
Juiz de Fora (MG) – 18h00 – Hôtel de Ville, Parc Halfeld
Limeira (SP) – 18h00 – Place Toledo de Barros, Centre-ville
Rio de Janeiro (RJ) – 16h – Candelaria
São José do Rio Preto (SP) – 12h – Bureau du Défenseur public
São Paulo (SP) – 18h00 – MASP, Avenue Paulista
Sorocaba (SP) – 18h00 – Praça Castro Alves
Vitória (ES) – 16h00 – Praça de Itararé
Volta Redonda (RJ) – 17h00 – Mémorial Getúlio Vargas
Région Sud :
Curitiba (PR) – 18h – Praça Santos Andrade
Florianópolis (SC) – 18h00 – devant Morro do Mocotó
Londrina (PR) – 17h – Concha Acústica
Pelotas (RS) – 17h – Fontaine de Calçadão
Porto Alegre (RS) – 17h30 – Coin Démocratique