Le professeur et chercheur Isaías Raw, l’un des plus grands scientifiques du siècle au Brésil, est décédé – Jornal da USP

Difficile d’écrire un court paragraphe sur un homme aux multiples réalisations. En ramenant ma mémoire à l’époque de l’Institut Butantan, je me souviens qu’il a créé une petite boutique (comme on disait en se souvenant de son origine juive), la SARDI, qui a permis la survie de la science brésilienne dans les moments difficiles, permettant aux chercheurs accès aux réactifs et au petit matériel. Il a mis en place de nouvelles usines de production de lactosérum initialement dans les années 1980, lorsque nous avons eu une crise dans le pays en raison de son manque et aussi en raison du manque d’efficacité et de sécurité du peu qui était produit à l’époque. L’usine de l’institut a été la première au monde à avoir un concept de production industrielle en système fermé, utilisant des technologies basées sur l’industrie alimentaire. Ce modèle a tellement réussi que Butantan est devenu une référence, promouvant des cours annuels parrainés par la JICA. Il a aidé à créer le Plan d’autosuffisance en immunobiologie, un plan d’État, car il a compris que les sérums et les vaccins étaient stratégiques pour la souveraineté d’un pays. La modernisation a commencé avec l’usine de production d’antigènes de la coqueluche, du tétanos et de la diphtérie, le tout avec un concept de système fermé. Il a amené des chercheurs russes pour le développement local du vaccin recombinant contre l’hépatite B à l’Institut Butantan. Signature du premier accord de transfert de technologie avec Sanofi Pasteur pour apporter le vaccin contre la grippe saisonnière et aussi pour la sécurité du pays en cas d’épidémie de grippe pandémique. C’était le premier cas réussi d’un technologie transférer qui servit de modèle à toutes les autres qui suivirent. Il a fondé la Fondation Butantan, qui a permis la liberté administrative et financière pour les activités de l’Institut Butantan. Il a créé le Centre de biotechnologie, le Musée de la microbiologie, le Musée historique et de nombreuses autres initiatives innovantes à Butantan.

Le professeur Isaías, d’apparence sérieuse, était un homme formidable, avec un accueil unique (combien ont été accueillis par lui !!!). Il est vrai qu’il hurlait, surtout quand quelque chose menaçait la souveraineté du pays, mais il était capable d’une tendresse et d’une attention infinies pour ses collaborateurs. Je me souviens qu’il allait rendre visite à un de ses étudiants au HC vêtu d’une blouse de laboratoire et avec des livres à la main pour entrer dans le service sans être interrogé, juste pour voir les soins apportés à son étudiant hospitalisé qui avait eu un accident. L’étudiant a été tellement surpris par la visite qu’il s’est immédiatement amélioré !!! Il savait écouter quand il y avait une nouvelle idée à discuter. Il a défendu la santé publique comme un devoir de l’État, qui devrait être accessible à la population et que l’institut avait un rôle social important dans ces actions. Il a défendu que la médecine devait servir la société et non le profit. Malheureusement, le professeur Isaías Raw est décédé. Mais heureusement ses réalisations sont éternelles. Gratitude et admiration…”