L’effort ultime

Seize mois après la déclaration de l’urgence du Covid-19, et après avoir subi les conséquences les plus dures en matière de vie économique, sociale et humaine, la Colombie montre des signes positifs quant à la possibilité de surmonter la pandémie. Pour cela, une grande impulsion est nécessaire pour laisser derrière elle ce qui a été la grande crise et la pire épreuve pour toute l’humanité.

Aujourd’hui, nous avons 26 millions de Colombiens vaccinés à la première dose et 12 millions à la seconde. Et bien que ce ne soit pas la garantie d’une immunité totale, force est de constater qu’il y a une avancée importante, et que dans quelques mois il sera possible d’atteindre ce que les spécialistes appellent « l’immunité collective », c’est-à-dire le nombre de personnes nécessaires pour le coronavirus arrête sa possibilité de se propager, cessant d’être une pandémie.

Mais il y a encore des problèmes qui empêchent d’obtenir la protection nécessaire pour surmonter la menace. En premier lieu, la réticence de certains secteurs à vacciner, soit pour des raisons religieuses, soit, incroyablement et comme cela arrive dans des pays comme les États-Unis, sur la base d’intentions politiques qui cherchent à semer la désinformation pour tenter d’obtenir des revenus électoraux ou de faire opposition .

Et il y a aussi l’apparition de nouvelles souches qui ont été signalées pour multiplier la propagation du Covid-19, bien que cela ne signifie pas une augmentation de la létalité de la maladie. À elles seules, ces variations exigent des efforts accrus pour vacciner davantage de Colombiens, ce qui se reflète déjà dans le fait que le programme de vaccination atteint les 25 ans. De même, la réduction des statistiques sur l’occupation des unités de soins intensifs indique clairement que le plan de vaccination obtient des résultats significatifs en termes de protection de la vie des Colombiens, comme cela se produit partout dans le monde.

En revanche, les conséquences en termes sociaux et économiques sont graves. La paralysie qui a été produite par la pandémie, ajoutée aux effets de la grève qui a eu lieu en Colombie, a provoqué un chômage qui, selon le Département national des statistiques, a quelque peu cédé, atteignant 14,4% en juin de cette année. Cependant, à Cali, il est de 21,4%, un chiffre qui pourrait être inférieur si les troubles et l’incertitude que la ville a connus ne s’étaient prolongés qu’au milieu de ce mois.

Il y a donc lieu d’être optimiste sur la possibilité de plus en plus certaine de surmonter l’urgence du Covid-19 et de retrouver une pleine activité sociale. Mais il y a aussi urgence à surmonter les conséquences qu’elle a eues sur l’emploi et les revenus de millions de Colombiens, ce qui ne se fait pas qu’avec des politiques visant à générer des subventions d’un État dont les caisses montrent déjà des symptômes de fatigue.

Pour toutes ces raisons, un effort majeur doit être fait pour libérer la Colombie des menaces du coronavirus par la vaccination. Mais surtout, il faut faire le nécessaire pour que l’initiative des Colombiens permette de regagner le terrain perdu en termes d’emploi, de revenus familiaux et de protection sociale.