Les spirites publient un manifeste contre le vote pour Bolsonaro « pour l’avancement du Brésil »

São Paulo – L’actuel président de la République, Jair Bolsonaro, candidat à sa réélection, ne s’aligne sur aucun des principes chrétiens qui guident et fondent la doctrine suivie par les spirites kardécistes. Essentiellement pour cette raison, la non-réélection du représentant est une condition pour l’avancement de la société brésilienne, qui « ne sera possible qu’en surmontant ce moment social tragique dans lequel nous vivons au Brésil ».

Le Coletivo Espiritas à Esquerda a publié une pétition sur sa position lors de l’élection présidentielle du 2 octobre 2022 contre le vote pour Bolsonaro. Le mouvement – ​​virtuellement présent dans 17 États brésiliens et au Portugal – critique le milieu spirite conservateur, dirigé au Brésil par Divaldo Franco, considéré comme un « médium déchu ».

« Honteusement, l’orthodoxie spirite tupiniquim attribue des effets sataniques au terme de communisme, que Divaldo a utilisé pour citer dans des discours à caractère politique conservateur », écrit par exemple Ana Cláudia Laurindo, contributrice au site de l’institution.

Selon Ana Cláudia, en analysant le conflit en Europe entre la Russie et l’Ukraine, Divaldo Franco « montre à quel point il est devenu facile de convaincre les foules d’un récit, même lorsque rien n’est compris du fait analysé ».

Lire l’intégralité du Manifeste spirite sur l’élection présidentielle du 1er tour :

Nous, spirites, soussignés, venons au grand public et aux communautés spirites en particulier pour prendre position sur l’élection présidentielle du 2 octobre 2022, en précisant que les spirites NON doit voter pour l’actuel président de la République. Ce poste est basé sur :

La) Le spiritisme a un caractère essentiellement progressif, selon les textes de Kardec, comme on peut le lire, par exemple, dans « Une genèse », aux points 10, cap. IV; 56, chap. XVIIe ; et 24, 25, 28 et 30, ch. XVIII. Et ce caractère progressif, placé comme loi au ch. VIII de la partie III du « Livre des esprits » (LE), est liée au respect et à la promotion des sciences, y compris les sciences sociales, et à l’éducation comme base de nos relations ;

B) que « dans une société organisée selon la loi du Christ, nul ne doit mourir de faim », comme l’affirme la réponse à la question 930 du « Livre des Esprits », nous montrant que la justice sociale fait partie intégrante des propositions spirites, parce que « Dieu a fait l’homme pour vivre en société » (LE766) et que « chacun doit contribuer au progrès en s’aidant » (LE767).

ç) que le premier des droits naturels est de vivre, comme nous le dit la réponse à la question 880 du « Livre des Esprits », et que ce droit s’oppose à la dissémination des armes et au manque de soin pour la santé de la population ;

ré) que l’engagement envers la vie s’étend nécessairement aux êtres qui partagent avec nous la planète qui nous accueille, par conséquent, le soin et l’entretien de tous les biomes naturels sont essentiels pour la préservation de la faune et de la flore ;

et) que l’esprit immortel n’a pas de sexe, de genre, d’ethnie ou de nationalité et que, par conséquent, il est urgent de surmonter la discrimination sociale qui afflige une grande partie de la population, comme le racisme, la phobie LGBT, le machisme, le capacitisme et toutes les autres formes de discrimination et les préjugés ;

F) que « la justice consiste à ce que chacun respecte les droits d’autrui » (LE875) et que « le fort doit travailler pour le faible. […] C’est la loi de la charité » (LE685), ne pouvant donc être d’accord avec la déchéance continue et oppressive des droits fondamentaux des travailleurs ; et

g) que, la laïcité de l’État étant un pilier des sociétés contemporaines, les agendas sociaux débattus dans les parlements et dans la société elle-même doivent être guidés exclusivement par la science et l’intérêt social, excluant toute ingérence de la croyance dans ce débat.

Face à ces prémisses fondamentales du spiritisme et au fait que l’actuel président ne s’aligne pas sur les RIEN de ces principes, nous comprenons que l’avancement de la société brésilienne ne sera possible qu’en surmontant ce moment social tragique dans lequel nous vivons au Brésil et que cela implique nécessairement la NON réélection de ce groupe désormais au pouvoir, alors que l’amour du prochain et la justice sociale sont précisément du côté opposé.

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