L’histoire culturelle de l’urbanisation à São Paulo, selon Richard Morse – Jornal da USP

L’historien américain Richard Morse (1922-2001) – Photo : IEA-USP

« Mais qu’est-ce que Morse a vu par ici ? Il a observé une urbanisation qui a conduit le petit village à devenir une métropole, mais sans laisser de traces de la communauté », commente la professeure Ana Castro dans une interview à Journal de l’USP. « C’est ce que Morse a vu et vécu dans ces années-là, dans sa coexistence avec Antonio Candido et d’autres intellectuels avec lesquels il a eu des contacts : on estces communauté qui existait dans cette jeune métropole en 1947. Morse parle donc d’un parcours d’urbanisation qui valorise le lieu, l’amitié et les relations de voisinage, qui ne méprise pas les différentes cultures qui se côtoient dans la ville – et qui tendrait à s’homogénéiser sous l’égide de la modernisation.

Le voyage intellectuel de Morse au Brésil est relaté dans la préface du livre par l’architecte, historien et professeur argentin Adrián Gorelik, de l’Universidad Nacional de Quilmes, en Argentine. « L’historien s’est installé à São Paulo pendant environ un an, entre 1947 et 1948, et cette expérience le marquera à jamais : il s’imprègne de l’intense scène culturelle de la ville, fréquentant le cercle des artistes modernistes – auquel il est initié par Nonê, fils d’Oswald de Andrade – en approchant des universitaires locaux, parmi lesquels Sergio Buarque de Holanda et deux jeunes qui commençaient à diriger les nouvelles tendances dans le domaine de la science et de la critique littéraire locales, Florestan Fernandes et Antonio Candido, âgés de deux et quatre ans plus que le morse. Personne n’avait encore atteint la trentaine. Et surtout avec Candido Morse, il a établi une relation de complicité intellectuelle qui a duré toute leur vie », écrit Gorelik.