Naturaliser la violence au travail contre les femmes est un obstacle à la lutte contre le harcèlement – ​​​​Jornal da USP

La plupart des femmes ont déjà subi une forme de violence ou de harcèlement au travail, mais elles sont lentes à comprendre la situation

par Robert Siqueira

Le mot harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, évoque l’idée qu’il existe une relation de pouvoir entre le harceleur et la victime – Art de Lívia Magalhães avec des illustrations de Freepik

Deux cas de harcèlement ont attiré l’attention dans le monde du football ces dernières semaines. Rogério Caboclo, président de la Confédération brésilienne de football (CBF), a été accusé de harcèlement moral et sexuel par un employé de l’entité. Quelques jours plus tard, Caboclo a été démis de ses fonctions. En revanche, l’attaquant Neymar, de l’équipe nationale brésilienne et du Paris Saint-Germain, de France, a été accusé de harcèlement sexuel par un employé d’une entreprise d’équipements sportifs, qui parrainait le joueur. L’affaire est en cours d’instruction.

Les cas ont eu une grande répercussion dans les médias, mais ils ne sont que la pointe de l’iceberg, car la plupart des cas ne sont même pas signalés. Pour se faire une idée, une enquête menée par l’Instituto Patrícia Galvão, une organisation féministe de premier plan dans la défense des femmes au Brésil, a révélé que 76% des femmes ont subi des violences ou du harcèlement au travail.

violence au travail

Le mot harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, amène l’idée qu’il existe un rapport de force entre le harceleur et la victime. Mais il est nécessaire de comprendre chaque cas et ses différences, comme l’explique l’ergothérapeute Maria Paula Panúncio, professeur et présidente de la Commission des droits de l’homme (CDH) de la faculté de médecine Ribeirão Preto (FMRP) de l’USP.

Maria Paula Panúncio – Photo : Reproduction/Fapesp

Le harcèlement moral est configuré avec des gestes, des paroles et des comportements qui exposent une personne à des circonstances humiliantes et embarrassantes, et qui peuvent porter atteinte à la personnalité, à la dignité et à l’intégrité physique ou psychologique, dans le but d’exclure la personne de ses fonctions, de la disqualifier ou de nuire l’oeuvre. « Ces actes, pour être considérés comme du harcèlement, doivent être fréquents, répétés et intentionnels », souligne Maria Paula.

Le harcèlement sexuel, quant à lui, se caractérise par des paroles ou des attitudes qui contraignent une personne afin d’obtenir un avantage ou une faveur sexuelle. L’enseignant précise que ce type de harcèlement « peut être caractérisé même s’il n’est pratiqué qu’une seule fois et que la victime refuse d’accomplir des actes sexuels ».

Bien que le sujet soit de plus en plus discuté, plusieurs personnes ont encore de la difficulté à reconnaître une situation de harcèlement. Selon Maria Paula, la naturalisation de ce type de violence – déjà ancrée dans la société – est l’un des principaux obstacles. Les blagues et les commentaires sexistes ou sexuels, ainsi que le traitement grossier ou grossier d’un patron, sont des exemples de harcèlement moral et sexuel, vu naturellement dans la vie quotidienne.

Actions de sensibilisation

Pour sensibiliser et informer la communauté sur « certaines pratiques qui sont naturalisées et considérées comme courantes dans les environnements de travail et académiques, mais qui sont des pratiques abusives », la Commission des droits de l’homme de la faculté de médecine USP, à Ribeirão Preto, a produit le livret Violences interpersonnelles au travail : comment identifier et combattre le harcèlement moral et sexuel.

Le document, disponible gratuitement sur Internet, devrait renforcer l’importance de mettre le sujet à l’ordre du jour et encourager les campagnes de sensibilisation qui, selon le professeur, jouent un rôle fondamental dans la lutte contre le harcèlement. Maria Paula alerte sur le fait que les personnes qui ont fait et font des blagues à caractère sexuel ou sexiste, ou qui traitent mal les employés, continueront à répéter leurs attitudes si elles ne sont pas guidées et sensibilisées. « Cette prise de conscience est un combat, et nous devons pratiquer quotidiennement les mantras du respect, des droits et des bonnes relations. »


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