La Russie est un pays capitaliste depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991. Le parti au pouvoir n’est ni socialiste ni communiste. Le niveau de vie en Russie, si l’on en croit les chiffres des organisations internationales, s’est effondré avec le retour du capitalisme libéral et ne s’est redressé que ces dernières années, avec l’amélioration de l’économie et de la stabilité politique. En tant que pays capitaliste, une oligarchie a émergé, c’est-à-dire une classe capitaliste qui concentre le pouvoir économique.
Dans la propagande de guerre de la Maison Blanche, la référence aux « oligarques russes » est entrée en usage officiel. C’est ainsi que les médias dominants aux États-Unis et en Europe répètent en chœur : les mesures économiques visant à restreindre les Russes seraient dirigées contre ces oligarques. Ils oublient sélectivement que les États-Unis sont un régime oligarchique, dans lequel pour être président, vice-président ou parlementaire, il faut être millionnaire ; qu’il s’agit d’un État dominé par de grandes entreprises devenues pour la plupart transnationales. Gouvernement de 1% de la population, tandis que le reste est laissé de côté. En septembre 2021, les 400 personnes les plus riches des États-Unis (soit 0,00025 % de la population) possédaient 4,5 billions de dollars (4,5 millions de millions), soit 20 % de la richesse nationale.
La situation n’est pas très différente en Europe et ailleurs dans le monde. Selon Oxfam, en 2018, « 82% de la richesse mondiale générée au cours de l’année écoulée est allée aux 1% les plus riches de la population mondiale, tandis que les 50% les plus pauvres – 3,7 milliards de personnes – n’ont pas le moins profité de ladite croissance ». . Monde d’oligarques, à 90 % d’hommes, également propriétaires des médias, dont bien sûr les réseaux sociaux et Google, le principal moteur de recherche sur Internet.
Ce mercredi, l’Union européenne a publié qu’« il est interdit aux opérateurs de diffuser, autoriser, faciliter ou autrement contribuer à la diffusion de tout contenu » des médias russes RT et Sputnik, « même par transmission ou distribution par des moyens tels que le câble, le satellite, l’IP -TV, fournisseurs d’accès Internet, plateformes ou applications de partage de vidéos ». Les oligarchies impérialistes ne gardent pas les formes pour imposer ce qu’elles veulent.
