Quels sont les moyens pacifiques de régler les différends internationaux ? Comprendre!

Comme les hommes, les États sont soumis aux passions, aux prétentions résistées et aux situations conflictuelles. Lorsqu’un conflit survient, les individus sont soumis à la juridiction interne de leur pays, mais que se passe-t-il lorsque le conflit oppose des États souverains ?

Face à la nécessité d’éviter qu’un conflit entre États ne se transforme en guerre, le droit international offre des moyens de régler pacifiquement les différends au niveau international. C’est ce que nous allons voir dans ce contenu.

Premièrement, le recours à la force par les États était-il interdit ?

Aux débuts du droit international, selon la gravité du conflit existant, il était courant que la situation aboutisse à une guerre entre les pays impliqués. Cependant, avec l’évolution des notions du droit humanitaire et à partir de la consécration du principe de non-agression, les moyens pacifiques de règlement des différends internationaux ont commencé à être encouragés et sont actuellement considérés, en règle générale, comme la seule option légitime face à d’un certain différend International.

Au XIXe siècle, la réalité est bien différente, puisque la notion de guerre juste est acceptée, influencée par le droit canonique. Avec la défense de la souveraineté absolue des États, il n’y avait pas de restrictions spécifiques à l’usage de la force dans l’arène internationale.

A cette époque, la déclaration de Carl Von Clausewitz est devenue connue (1780 – 1831), stratège militaire prussien et auteur du plus célèbre traité sur la guerre en Occident. C’est dans son ouvrage « Sur la guerre », publié en 1832, que Clausewitz soutient que : « la guerre est la continuation de la diplomatie par d’autres moyens, c’est un acte de violence dont le but est de forcer l’adversaire à exécuter notre volonté ». La déclaration représentait la pensée actuelle, qui considérait l’usage de la force comme un instrument légitime à la disposition des États.

En ce sens, au cours du XIXe et au début du XXe siècle, des politiques telles que la Gunboat Diplomacy (gunboat diplomatie) ont été adoptées, qui consistaient en la possibilité d’utiliser la force pour contraindre un État qui ne respectait pas ses engagements internationaux à changer de comportement.

A la fin du XIXe siècle, les actions typiques de la diplomatie canonnière se sont produites avec une grande fréquence et ont principalement impliqué les grandes puissances engagées dans la politique des alliances. Un exemple bien connu est la crise au Venezuela (1902-1903), qui a subi un blocus naval et des bombardements imposés par la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie dans le but de contraindre le président du Venezuela, Cipriano Castro, à payer des dettes extérieures.

La première tentative de limiter l’usage de la force a eu lieu avec la doctrine Drago, annoncée en 1902 par le chancelier argentin Luis Maria Drago. La doctrine combattait la diplomatie de la canonnière et définissait que le recours à la force ne devrait être que la dernière option pour garantir le respect du droit international.

D’un point de vue normatif, la Pacte Briand-Kellog (1928) a été le premier instrument international à interdire, en règle générale, la possibilité de recourir à la force. Mais même ainsi, le traité susmentionné maintenait certaines exceptions et admettait le recours à la force pour la légitime défense – ce qui historiquement a toujours été admis – et dans le cas des guerres coloniales – admettant le recours à la force pour que les États maintiennent leurs colonies.

Actuellement, la Charte des Nations Unies (Organisation des Nations Unies), de 1945, est l’un des principaux documents qui réglementent l’utilisation de la force militaire. Elle a créé le Système de sécurité collective et universalisé l’interdiction de l’usage de la force même pour les États non membres de l’ONU, limitant l’usage de la force à deux situations exceptionnelles : 1) légitime défense ; et 2) dans l’intérêt de la communauté internationale pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Par conséquent, lorsqu’un conflit interétatique survient, la règle est qu’il doit être résolu pacifiquement. La Charte des Nations Unies, ainsi que d’autres instruments internationaux, ont établi certains moyens de résolution des conflits. S’il n’y a pas d’accord préalable entre les parties, elles choisissent librement les moyens qu’elles utiliseront dans la solution de leur différend, il importe seulement que le moyen choisi soit pacifique et, si possible, les divergences y soient épuisées et la paix rétablie.

Mécanismes de règlement pacifique des conflits internationaux

Bien que l’interdiction de l’usage de la force dans les relations internationales soit désormais traitée comme un principe général du droit international public, nous savons que l’usage de la force et l’usage des armes dans le règlement des différends interétatiques n’ont pas été complètement bannis de la scène internationale. . D’où l’importance de développer des mécanismes de règlement pacifique des différends internationaux, car de tels moyens ont évité ou réduit les effets des affrontements militaires.

Il est à noter que, dans l’ordre interne, l’article 4, point VII de la Constitution de la République fédérative du Brésil prévoit expressément que la résolution pacifique des conflits est l’un des principes par lesquels le pays est régi dans ses relations internationales.

Dans le même sens, l’article 33 de la Charte des Nations Unies dresse une liste exemplaire de moyens de règlement pacifique des conflits internationaux, tels que la négociation, la médiation, l’arbitrage et le règlement judiciaire.

A des fins didactiques, les différents moyens de résolution pacifique des conflits internationaux sont répartis doctrinalement en moyens diplomatiques, politiques et juridictionnels.

  1. moyens diplomatiques

Des exemples de solutions diplomatiques sont la négociation (bilatérale ou multilatérale), la fourniture de bons offices et la médiation.

1.1) Négociation bilatérale :

La négociation bilatérale est la forme la plus simple de résolution des conflits, étant responsable de la solution d’un grand nombre d’entre eux, puisqu’elle n’est rien de plus qu’une entente directe entre États, sans aucune intervention de tiers.

1.2) Négociation multilatérale :

Les négociations multilatérales sont menées avec l’assistance d’un ou plusieurs États tiers, elles sont menées à travers des conférences auxquelles participent directement ou indirectement tous les États intéressés. Les États produisent des résolutions ou des traités afin de résoudre un conflit existant ou d’éviter de futurs conflits potentiels.

1.3) Bons offices :

Les bons offices désignent l’intervention d’un État tiers ou d’un acteur important, comme le Secrétaire général de l’ONU, qui essaie de rapprocher les États contentieux, afin qu’ils puissent trouver le meilleur dialogue. Il s’agit en fait d’une entente directe entre les parties, uniquement facilitée par l’action d’un tiers.

Le fournisseur de bons offices doit créer un environnement favorable pour que les justiciables résolvent le conflit, sans toutefois prendre la tête de la négociation. Parmi les cas de bons offices les plus connus, on peut citer celui du gouvernement portugais, en 1864, pour le rétablissement des relations diplomatiques entre le Brésil et la Grande-Bretagne, à la suite de la question Christie (1862-1865).

1.4) Médiation :

La médiation se caractérise également par l’implication d’un tiers dans le conflit, cependant, le médiateur a un rôle plus actif dans la résolution du différend, car il cherche à connaître la raison du désaccord, ainsi que les raisons de chaque partie, même proposer les bases de la négociation.

Parmi les différents cas de médiation enregistrés dans l’histoire diplomatique, on peut citer la médiation de l’Angleterre, entre le Brésil et le Portugal, pour la reconnaissance de l’indépendance politique brésilienne, inscrite dans le TTraité de paix et d’amitié, célébrée à Rio de Janeiro le 29 août 1825.

  1. moyens politiques

Les moyens politiques de résoudre les différends internationaux sont généralement considérés comme ceux que l’on trouve au sein des organisations internationales. Lorsque les premières organisations internationales ont été créées, les États leur ont assigné pour mission principale le maintien de la paix, notamment l’apaisement et la prévention des tensions internationales.

2.1) Dans le cadre de l’ONU :

Actuellement, les organes politiques universels utilisés à cette fin sont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies. L’Assemblée générale a des compétences concurrentes à celles du Conseil de sécurité, les deux organes peuvent enquêter sur des situations de conflit et émettre des recommandations à cet égard.

En outre, le Conseil de sécurité peut intervenir dans les différends internationaux par sa propre décision, à la demande d’un membre de l’ONU, qu’il soit ou non partie au différend ; ou encore à la demande d’un État qui, même s’il n’est pas membre de l’ONU, est partie au différend (article 35, paragraphes 1 et 2 de la Charte des Nations Unies). En vertu de l’article 99 de la Charte des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU peut également activer l’intervention du Conseil de sécurité dans les cas où aucun gouvernement ne prend l’initiative de demander.

2.2) Dans d’autres Organisations Internationales :

Il convient de noter qu’il existe également des organisations régionales qui disposent de mécanismes similaires à ceux des Nations Unies pour le règlement pacifique des différends internationaux. Un exemple est l’OEA (Organisation des États américains), qui, par l’intermédiaire d’agences spécialisées, permet également le règlement politique des différends internationaux. Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies consacre les organisations régionales, et l’art. 52, n° 1 de la Charte des Nations Unies fait expressément référence à la compatibilité entre les deux systèmes.

Il convient de mentionner que bien que les recommandations formulées par les organisations internationales exercent une grande influence politique, les États ne sont pas obligés de les suivre, car une telle désobéissance ne constitue pas un acte illégal. Par conséquent, les moyens politiques, comme les moyens diplomatiques, ne produisent pas de solutions juridiquement contraignantes pour les parties en conflit.

  1. Moyens juridictionnels

Les formes juridictionnelles de règlement international des différends reposent sur une décision obligatoire fondées sur la loi et données par des personnalités indépendantes des parties. L’arbitrage et le règlement judiciaire sont des moyens juridictionnels de résoudre les conflits internationaux.

Tant l’arbitrage que le règlement judiciaire reposent sur la volonté des parties au litige, car contrairement à ce qui se passe dans l’ordre interne, où la soumission à la justice est obligatoire, dans l’ordre international, il n’est possible de recourir à une procédure judiciaire que si toutes les parties concernées y consentent.

Dans les deux cas, il y a un processus contradictoire, dans lequel il est garanti le droit de la défense et l’égalité des parties, alors une décision est rendue par un organe impartial, qui peut être individuel ou collectif.

3.1) Arbitrage :

Dans l’ordre international, la solution juridictionnelle la plus courante est l’arbitrage. On peut dire que cette préférence est due à la plus grande flexibilité du processus d’arbitrage, qui est aussi le reflet d’un fait historique, l’arbitrage ayant précédé l’apparition des premières juridictions internationales.

3.2) Solution juridique :

La solution judiciaire, contrairement à l’arbitrage, est marquée par le respect de règles procédurales bien définies. C’est une juridiction constituée avant le contentieux (contrairement à ce qui se passe couramment avec les tribunaux arbitraux) et avec des décisions de force juridique prédéterminée, ce qui présuppose une institutionnalisation plus poussée du droit international. Actuellement, le forum judiciaire international compte plusieurs juridictions, dont certaines sont de nature universelle, comme la Cour internationale de justice, d’autres régionales, ou spécialisées en fonction du sujet (sujet).

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LES RÉFÉRENCES:

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