Science et politique

Nous n’avons jamais été aussi conscients de l’importance de la science qu’au lendemain de la pandémie qui nous afflige depuis plus d’un an.
Du coup, les épidémiologistes ont pris une place de choix dans un processus de décision politique qui a affecté non seulement nos droits les plus sacrés mais aussi notre survie, celle de nos familles et celle de notre conglomérat social. Certes, aucun épidémiologiste n’avait imaginé les conséquences politiques, sociales et économiques de ses conseils aux dirigeants.

Et si le masque était un élément indispensable ou non? L’Organisation mondiale de la santé elle-même a eu tort à maintes reprises de sous-estimer son importance. Mais, en plus, nous voulions connaître la nature du Covid-19, son comportement, sa capacité à faire des dégâts, son niveau de létalité et sa polyvalence pour se transformer en de nouvelles variantes et de nouvelles souches. Aujourd’hui, nous nous demandons quelles sont les conséquences pour ceux qui ont eu la maladie et ils parlent déjà d’impacts neurologiques et autres impacts permanents. Je ne me souviens pas d’une autre situation dans laquelle riches et pauvres, sages et moins éclairés étaient si curieux et inquiets de connaître les résultats de nouvelles recherches.

La science a toujours eu un impact formidable sur le comportement social, la vie industrielle, l’amélioration du bien-être et, bien sûr, la guerre et la santé.

La révolution industrielle, et nous en sommes maintenant à la quatrième, a radicalement changé le monde dans toutes ses dimensions. Au cours des 200 dernières années de l’histoire, nous avons vu de grandes innovations scientifiques. Nous ne nous sommes jamais sentis aussi dépendants de ce qu’une entreprise pharmaceutique pouvait accomplir. A cette occasion, nous avons vécu un monde scientifique matérialisé par la production de vaccins qui portent des noms différents mais qui ont réussi à être produits à une époque impensable. Désormais, nous avons hâte de connaître d’autres données qui nous offrent une tranquillité d’esprit sur ses effets: combien de temps dure l’immunité, à quelle fréquence nous devrons être vaccinés et dans quelle mesure nous sommes préparés à faire face aux autres pandémies qui nous sont annoncées.

Nous avons vécu un moment scientifique pas comme les autres. Aujourd’hui, une littérature abondante nous dit que la politique ou le processus politique ne seront plus tels qu’ils étaient. Nous savons que la radio, la télévision, Internet, les sondages, les groupes de discussion et la gestion des banques de données les ont modifiés de manière très significative.

Jamie Susskind dans son livre «Future Politics» nous dit que nous sommes au seuil d’un bouleversement de la vie politique. Que nous vivons dans des situations politiques que nous n’avons même pas les mots pour décrire. Ce changement se produit beaucoup plus rapidement que notre capacité à l’assimiler. Que nous ne sommes pas prêts pour cette transformation. Que la politique du futur sera très différente de celle du passé. Que si le grand débat du siècle dernier tournait autour de ce que serait le rôle de l’État, quel serait le rôle des forces du marché et de la société civile, à l’avenir la question serait de savoir comment notre vie collective serait dirigée et contrôlée par de puissants systèmes numériques, et à quelles conditions.

Pendant ce temps, dans notre bien-aimée Colombie, nous continuons à être perdus dans très peu de différends pertinents non seulement pour le monde dans lequel nous vivons, mais aussi pour celui qui est sur nous. Cet ouvrage apporte des notes et des références bibliographiques qui vont de la page 367 à 489.
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