Traité de non-prolifération nucléaire

Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) est un effort multilatéral important visant à prévenir et à limiter la prolifération des armes nucléaires et des technologies connexes. Il a été initialement négocié pour une durée de 25 ans, mais sa durée a été prolongée indéfiniment.

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Contexte historique

Les grands affrontements du XXe siècle ont montré une relation intime entre la force militaire et le développement technico-scientifique. En 1945, en particulier, le monde a subi les effets dévastateurs d’une bombe nucléaire, lorsque les États-Unis ont largué des bombes nucléaires sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Ce conflit a mis en évidence le potentiel de destruction que peut avoir l’application d’innovations en matière d’armes.

De là, les violences produites par les guerres sont devenues de moins en moins acceptables pour la société : les débats sur la dignité des personnes en situation de conflit et les efforts pour mettre fin à ces problèmes sur la scène internationale sont devenus essentiels pour l’avenir des nations dans leur ensemble. .

Ainsi, face aux effets destructeurs des armes nucléaires, les pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont entamé des efforts collectifs pour empêcher l’expansion de ces armes.

Qu’est-ce que le Traité de non-prolifération nucléaire ?

Les premières négociations du Traité de non-prolifération nucléaire se sont poursuivies de 1965 à 1968, à Genève, au sein du « Comité du désarmement des dix-huit nations ».

Certains principes directeurs pour les membres du Traité ont été adoptés par la résolution 2028 du 19 novembre 1965, qui comprenait :

  1. ne pas avoir de failles qui permettraient aux États signataires de faire proliférer les armes nucléaires ;
  2. maintenir un équilibre entre les responsabilités et obligations mutuelles entre les États signataires ;
  3. contribuer au désarmement général et complet, en particulier au désarmement nucléaire ;
  4. contenir des dispositifs acceptables et réalisables pour garantir leur efficacité ;
  5. préserver le droit des États de traiter au niveau régional l’absence d’armes nucléaires ;

À l’époque, les États-Unis et l’Union soviétique, agissant en tant que coprésidents du Comité du désarmement, ont présenté aux autres membres un projet de texte final. Cette proposition a été approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 12 juin 1968, à compter du 5 mars 1970.

Selon le TNP lui-même, après 25 ans de validité, il serait décidé, à la majorité, si la validité du traité serait prolongée pour des périodes fixes supplémentaires ou indéfiniment.

Ainsi, le 11 mai 1995, à New York, les 178 États parties au TNP ont approuvé la prorogation du traité pour une durée indéterminée et a l’adhésion de 189 pays.

Cela vaut la peine de dire que l’accord est réexaminé tous les cinq ans, dans ce qu’on appelle des conférences d’examen, où sont discutés les progrès et les défis du développement nucléaire dans le monde.

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Catégories de signataires

Les États qui ont signé le traité sont classés en deux catégories :

  • États dotés d’armes nucléaires (États dotés d’armes nucléaires – NWS)
  • États non dotés d’armes nucléaires (États non dotés d’armes nucléaires – ENDAN)

Les États dotés d’armes nucléaires, définis dans le Traité lui-même comme les États-Unis, l’Union soviétique (aujourd’hui la Fédération de Russie), le Royaume-Uni, la France et la Chine, se sont engagés à poursuivre un désarmement général et complet.

Les États non dotés d’armes nucléaires, à leur tour, ont accepté de renoncer au développement ou à l’acquisition de technologies nucléaires à des fins de guerre.

Engagements du PTN

Le traité comprend un ensemble complet d’interdictions de participation à toute activité liée aux armes nucléaires. Les engagements comprennent : ne pas développer, tester, produire, acquérir, posséder, stocker, utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires.

En outre, le déploiement d’armes nucléaires sur le territoire national ainsi que la fourniture d’une assistance à tout État dans la conduite de ces activités étaient strictement interdits. Cela signifie que les États parties ont l’obligation de prévenir et de réprimer toute activité interdite par le TPN menée par des personnes ou dans des territoires sous leur juridiction ou leur contrôle.

Enfin, ces États doivent également :

  • fournir une assistance adéquate aux personnes touchées par l’utilisation ou les essais d’armes nucléaires;
  • adopter les mesures de remédiation environnementales nécessaires et appropriées dans les zones sous son contrôle contaminées à la suite d’activités liées aux essais ou à l’utilisation d’armes nucléaires ;

Le Brésil et le TNP

Au « Comité du désarmement des dix-huit nations », Le Brésil a participé activement à la négociation en tant que membre. En 1968, lorsque les États-Unis et l’Union soviétique ont présenté la proposition de texte final pour le traité, le gouvernement brésilien a estimé qu’il ne pouvait pas soutenir le document américano-soviétique. C’est parce que le Brésil comprenait que le traité était discriminatoire parce qu’il présentait des droits et des obligations différents pour des catégories de pays.

Le Brésil a défendu que cet engagement doit être global, qu’il évite surtout de légitimer la possession de telles armes par quelques pays plus avancés.

Au lieu de poursuivre la négociation, comme le proposait le Brésil, les Américains et les Soviétiques commencèrent à proposer activement l’acceptation du nouveau texte, qui fut même approuvé.

Techniquement, Le Brésil a pris l’engagement de ne pas fabriquer d’armes nucléaires dans le cadre du Traité de Tlatelolco, qui a interdit ces armes en Amérique latine en 1968.

Mais pourquoi signer Tlatelolco et pas TNP ? L’explication est que le traité régional ne crée pas de catégories différentes de pays et empêche toujours les puissances nucléaires de déployer des armes atomiques dans la région, ce qui a été accepté par les cinq pays nucléaires (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), constituant un privilège de notre région.

Ainsi, dans la pratique, le Brésil a pris des engagements juridiques équivalents à ceux des États parties au TNP, un fait reconnu par la communauté internationale.

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Résolutions récentes

La Conférence d’examen du TNP de 2010 a montré dans ses conclusions et recommandations pour l’action future une profonde préoccupation pour les conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation des armes nucléaires. Ainsi, il a réaffirmé la nécessité pour tous les États de se conformer au droit international applicable, y compris le droit international humanitaire.

La même année, le traité New Start a été signé par les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev. L’accord consiste à réduire les essais nucléaires et à établir une surveillance mutuelle entre les États-Unis et la Russie.

Une autre prédiction du traité New Start concernait la réduction du nombre d’ogives nucléaires prêtes à l’emploi à 1 550 unités par pays, en plus d’une limite de 800 lanceurs. Au plus fort de la guerre froide, au milieu des années 1980, il y avait environ 70 000 ogives nucléaires sur la planète.

Entre 2012 et 2014, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé des groupes de travail pour élaborer des propositions visant à faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

Plusieurs conférences internationales sur le sujet se sont tenues durant cette période avec la participation de la plupart des États, le Comité international de la Croix-Rouge et des représentants d’organisations non gouvernementales, principalement coordonnées par la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), organisation qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2017.

Ainsi, l’Assemblée générale de l’ONU a décidé de convoquer en 2017 une conférence pour négocier un instrument juridique contraignant pour interdire les armes nucléaires. L’instrument a été adopté par 122 États pour, une abstention de Singapour et une voix contre les Pays-Bas.

L’initiative, en créant un tel instrument, était de promouvoir une plus grande prise de conscience des conséquences humanitaires qui résultent de toute utilisation d’armes nucléaires.

Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TPAN) est entré en vigueur le 22 janvier 2021.

Ce traité interdit l’utilisation, la menace d’utilisation, le développement, les essais, la production, la fabrication, l’acquisition, la possession ou le stockage d’armes nucléaires. Il rend également illégal d’aider, d’encourager ou d’inciter d’une autre manière la réalisation de toute activité interdite par le traité.

En 2020, 51 États dans le monde avaient ratifié le traité ou y avaient adhéré ; 37 États ont signé le TPAN mais ne l’ont pas ratifié ; et quelque 40 États ont exprimé leur soutien au traité à l’ONU, mais ne l’avaient pas encore signé ou ratifié.

Depuis le 22 janvier 2021, le traité est devenu juridiquement contraignant pour les pays qui l’ont ratifié ou y ont adhéré et, à l’avenir, il sera contraignant pour les autres États lorsqu’ils y adhéreront.

L’ONU s’est félicitée de l’entrée en vigueur du premier accord multilatéral de désarmement nucléaire depuis plus de deux décennies et a réitéré le message que l’utilisation d’armes nucléaires est non seulement moralement et humanitairement inacceptable, mais aussi illégale au regard du droit international humanitaire.

En résumé, les obligations de désarmement et de non-prolifération des membres du TPAN sont supérieures à celles du TNP, car ce dernier n’oppose pas effectivement son veto à l’utilisation du territoire des pays non nucléaires pour stocker et/ou partager des armes nucléaires.

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Défis actuels sur les armes nucléaires

Bien qu’il existe des efforts multilatéraux et même un accord juridiquement contraignant en faveur du désarmement nucléaire, de nombreux défis restent à relever dans ce domaine.

Plus de quarante ans après l’entrée en vigueur du TNP, il a été possible de réussir à empêcher la prolifération des armes nucléaires entre les pays qui n’en possédaient pas, mais il y a eu peu de progrès en ce qui concerne l’élimination de ces armes par les armes nucléaires États et leurs arsenaux d’armes nucléaires.

À la suite des traités internationaux signés par les grandes puissances, l’armement nucléaire mondial en 2019 était inférieur de 4%, cependant, ces mêmes puissances mondiales ont promu des programmes de modernisation de leurs arsenaux pour augmenter leur efficacité.

On estime que les neuf pays qui possèdent des armes nucléaires – la Russie, les États-Unis (États-Unis), le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord – avaient, début 2020, environ 15 000 ogives nucléaires et armes de ce type, dont 3 750 déployées et 2 000 en alerte opérationnelle.

Environ 90 % appartiennent aux États-Unis et à la Russie – des pays qui ont réaffirmé le traité New Start en 2021 jusqu’au 5 février 2026.

Par ailleurs, même si le TPAN a déjà été ratifié par un peu plus de 50 pays, aucun des signataires de l’accord ne représente une puissance nucléaire.

Pour Guterres, chef de l’ONU, « les armes nucléaires représentent des dangers croissants et le monde a besoin d’actions urgentes pour assurer leur élimination et prévenir les conséquences catastrophiques pour l’humanité et l’environnement que leur utilisation pourrait entraîner ».

Appelant en outre tous les États à « coopérer à la réalisation de cette ambition de promouvoir la sécurité commune et la protection collective ».

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Les références

FELICIO ; ACHILLE; ZALUAR PETIT-FILS. Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Pourquoi le Traité d’interdiction nucléaire est-il important ?