Un député demande une enquête sur le livret de santé qui encourage la violence obstétricale

São Paulo – Le ministère public près la Cour fédérale des comptes (TCU) a demandé ce vendredi (13) que le tribunal enquête sur le ministère de la Santé, qui a lancé une brochure encourageant les pratiques connues sous le nom de violence obstétricale. La publication encourage, par exemple, l’épisiotomie, qui est la coupure pratiquée dans le vagin lors de l’accouchement. En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu qu’il n’existe aucun élément scientifique pour l’utilisation de l’épisiotomie. Le document mentionne également l’allaitement maternel comme méthode contraceptive.

Lors du lancement du Guide de la femme enceinte, la semaine dernière, le secrétaire des Soins de santé primaires au ministère de la Santé, Raphael Câmara, a même défendu la manœuvre de Kristeller. La technique, utilisée pour accélérer le travail, consiste à pousser avec les mains, les coudes et même grimper sur le ventre de la femme enceinte pour pousser le bébé.

Il dédaigne encore la critique de ces types de procédures, qui contredisent les principes de défense de l’accouchement humanisé. « Arrêtons d’utiliser des termes qui ne mènent à rien, comme violence obstétricale, qui ne fait que désagréger, accuse le seul professionnel, ce qui n’a aucun sens ». De plus, il a qualifié le carnet de «cadeau de la fête des mères».

Mercredi dernier (11), le député fédéral Alexandre Padilha (PT-SP), a demandé au TCU d’enquêter sur les termes contenus dans le document. Il demande donc que la distribution du matériel soit suspendue. Le ministère de la Santé en a commandé 3 millions d’exemplaires, à distribuer dans les unités SUS.

« Il y a là des choses très sérieuses, comme la recommandation de l’allaitement maternel comme méthode contraceptive. En plus des manœuvres qui, en pratique, encouragent les violences obstétricales. Cela renforce l’utilisation de techniques qui ont déjà des preuves scientifiques qu’elles ne doivent pas être utilisées », a déclaré l’ancien ministre, dans vidéo sur twitter.

Convocation

En ce sens, les députés Sâmia Bomfim (Psol-SP), Vivi Reias (Psol-PA) et Talíria Petrone (Psol-RJ) ont présenté une requête pour convoquer Raphael Câmara afin d’apporter des éclaircissements. Ainsi, si elle est approuvée, la secrétaire devra témoigner devant la Commission de défense des droits de la femme et la Commission des droits de l’homme et des minorités de la Chambre.

Selon Sâmia, leader du Psol à la Chambre, le livret Santé attaque les droits des femmes enceintes et incite à la violence. « Le nouveau livret de la femme enceinte annoncé par le gouvernement est dangereux et contient de fausses informations, qui mettent la vie des femmes en danger. L’allaitement maternel exclusif n’est pas une méthode contraceptive, l’épisiotomie et la manœuvre de Kristeller sont des violences obstétricales », a-t-il déclaré.

De même, la sénatrice Zenaide Maia (Pros-RN) a également protesté. Dans un discours à la tribune du Sénat, également mercredi (11), elle a déclaré que les directives du livret augmenteront la peur d’un accouchement normal, en particulier chez les « mères pour la première fois ». « 

« Sachant qu’il existe un livret qui autorise le médecin, compte tenu de son autonomie, il peut déterminer ces poussées pour forcer la naissance d’enfants… Il n’est pas possible que nous restions silencieux face à une telle absurdité. Vous voulez dire que c’est le cadeau de la fête des mères pour nos femmes ? », a interrogé la sénatrice.

Avec des informations de Agence du Sénat.