Un hacker qui a révélé les soupçons de Moro a célébré son anniversaire le jour du procès

São Paulo – Le jour où il a célébré son 32e anniversaire, Walter Delgatti a assisté ce mardi à la session virtuelle de la Cour suprême fédérale (STF) (23). C’était au moment où le deuxième collège de la Cour suprême s’est prononcé sur les soupçons de l’ex-juge Sergio Moro dans des procès impliquant l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva. Delgatti est le pirate informatique qui a accédé aux messages échangés via l’application Telegram entre Moro et les procureurs du ministère public de Curitiba, dirigé par Deltan Dallagnol. Les dialogues qui ont révélé la collusion entre le juge et les accusateurs ont ouvert le soupçon de Moro de juger Lula sous le Lava Jato.

Confiné dans la maison de sa grand-mère, le soi-disant Hacker d’Araraquara, une ville de l’intérieur de São Paulo, a célébré l’issue du procès. «C’était le cadeau que j’ai reçu», a-t-il dit, selon le journaliste Joaquim de Carvalho, à une amie et avocate Mariani de Cássia Almas. Outre la grand-mère Otília, le frère Will et les tantes Lourdes et Márcia étaient à la «fête». Ils ont mangé du gâteau en regardant à la télévision l’issue du procès qui annule toutes les poursuites judiciaires de Moro contre l’ancien président Lula. Joaquim a produit une série de rapports sur l’histoire de Delgatti pour le site Brasil 247.

Araraquara Hacker

Delgatti a commencé à entrer dans l’histoire de Lava Jato lorsqu’il a subi des persécutions judiciaires entre 2015 et 2017, selon Joaquim de Carvalho. Il a fini par être emprisonné pendant six mois pour trafic de drogue, en raison de l’utilisation d’un médicament. Il a perdu des amis, sa petite amie et a dû changer de collège. Lors d’une audience, il a vu le procureur le pourchasser en utilisant le Telegram sur son téléphone portable et a eu l’idée d’enquêter seul. Il l’a fait et a commencé à découvrir tout le canular qui était derrière son cas.

Il a fini par élargir l ‘«enquête» et est arrivé à Moro, Dallagnol et les procureurs de Lava Jato à Curitiba, rassemblant 7 téraoctets de données. Une partie a été divulguée sur le site L’interception, mais ensuite, tout le matériel a été pris par la police fédérale, à l’époque commandée par le ministre de la Justice de l’époque, Sergio Moro, où il a subi une expertise dans la soi-disant opération Spoofing.

Confirmation de la suspicion de Moro

Les audios interceptés par Delgatti n’entraient en effet pas dans le jugement de la suspicion de Moro par le STF, car ils ne figuraient pas dans le dossier. Même si a eu du poids dans le vote du ministre Cármen Lúcia. Elle avait voté contre les soupçons en 2018, alors que les dialogues n’avaient pas encore été publiés, mais a retracé hier la décision. Le changement de posture a été déterminant dans le résultat final du 2e collège de la Cour suprême, qui est passé de 3 à 2 en faveur de Moro à 3 à 2 contre l’ex-juge.

Outre Cármen Lúcia, Gilmar Mendes et Ricardo Lewandowski ont voté pour les soupçons de Moro. Edson Fachin et Kássio Nunes Marques étaient contre.

Lire aussi