« Un jalon temporel affecte le droit des peuples autochtones » – Jornal da USP

C’est ce que garantit le professeur Pedro Dallari dans sa chronique de cette semaine. La discussion sur le sujet est au STF et au Congrès

de Marcello Rollemberg

Le retour à la discussion du soi-disant cadre temporel dans la démarcation des terres autochtones par la Cour suprême (STF) et le traitement d’un projet sur ce sujet au Congrès national ont attiré l’attention – en particulier après les manifestations des peuples autochtones à Brasilia. Mais qu’est-ce exactement que cette proposition temporelle et que représente-t-elle ? C’est ce dont parle le professeur Pedro Dallari dans sa chronique cette semaine. « La Constitution fédérale reconnaît les droits des autochtones sur les terres qu’ils occupent à l’origine et traditionnellement. Et il fixe l’obligation de l’Union de délimiter, protéger et faire respecter ces droits autochtones relatifs à ces terres. L’adoption du Cadre temporel est défendue par des secteurs de la société brésilienne, en particulier ceux liés aux segments les plus arriérés de l’exploitation agricole », explique Dallari. « Cette proposition implique de ne reconnaître pour les Indiens que les terres qui seraient occupées à la date de la promulgation de la Constitution, le 5 octobre 1988. C’est absurde, car cela légitimerait l’accaparement illégal des terres et l’occupation indue qui ont eu lieu dans le période antérieure à la Constitution de 1988, impliquant d’énormes dommages aux droits des Indiens », explique le chroniqueur.

Selon Dallari, la proposition en discussion présente de sérieux problèmes. « En fait, l’adoption éventuelle de cette proposition de cadre temporel aura deux effets très pervers sur les droits humains. D’abord, nier la validité des droits autochtones, ce qui peut même engendrer le renversement des démarcations foncières déjà opérées en fonction des critères qui adoptent comme référence, justement, la notion d’occupation traditionnelle et non d’occupation le 5 octobre 1988. Et là est un autre impact encore plus large sur les droits de l’homme, qui est l’impact sur l’environnement, qui affecte toute la société brésilienne », explique le professeur.

« L’objectif, avec Marco Temporal, est d’élargir l’exploration économique de terres jusqu’ici préservées. Des études montrent que dans les terres indigènes, les taux de déforestation sont minimes, surtout si l’on compare les taux extrêmement élevés observés au Brésil. C’est un sujet très important, qui mérite toute notre attention », souligne le chroniqueur. « À l’Université de São Paulo, il a été étudié dans plusieurs unités. Récemment, dans la Chaire José Bonifácio, il y a eu une année d’études coordonnée par l’importante leader indigène mexicaine Beatriz Paredes sur le monde indigène en Amérique latine, identifiant l’importance des Indiens du continent pour la formation de nos sociétés. L’ensemble des études menées par Beatriz Paredes, dans un ouvrage édité par l’Edusp, est en accès libre. Il vaut la peine de consulter ce matériel à ce moment où la discussion sur le cadre temporel peut profondément affecter les droits des peuples autochtones », conclut Dallari. Voir ici le livre coordonné par Beatriz Paredes.


Mondialisation et citoyenneté
La colonne Mondialisation et citoyenneté, avec le professeur Pedro Dallari, est diffusé tous les mercredis à 8 heures du matin, sur Rádio USP (São Paulo 93,7 FM; Ribeirão Preto 107,9 FM) et également sur Youtube, avec la production de Jornal da USP et TV USP.

.

politique d’utilisation
La reproduction des articles et des photographies est libre en citant le Journal of USP et l’auteur. Dans le cas de fichiers audio, les crédits doivent être attribués à Rádio USP et, si expliqué, aux auteurs. Pour l’utilisation des fichiers vidéo, ces crédits doivent mentionner TV USP et, si précisé, les auteurs. Les photos doivent être créditées en tant qu’images USP et le nom du photographe.