Un juge du Pérou a rejeté la demande de détention préventive de Keiko Fujimori

21 juin 2021 – 21h50



Pour:

AFP

La justice péruvienne a libéré le candidat de droite à la présidentielle Keiko Fujimori de son retour en prison préventive dans le cadre de l’affaire Odebrecht, après avoir déclaré lundi une demande du parquet infondée.

« La demande du procureur de la République aux fins de révoquer la comparution restreinte et de réémettre la détention préventive est déclarée non fondée », a annoncé le juge Víctor Zuñiga en rendant sa décision à l’issue d’une audience qui a duré deux heures et s’est tenue en personne. Avec l’aide de la prévenue, de son avocate, Giuliana Loza, et du procureur anti-corruption José Domingo Pérez.

Le juge a exhorté Fujimori « à se conformer strictement à toutes les restrictions imposées », comme ne pas rencontrer de témoins dans l’affaire puisqu’il a une comparution restreinte en mai 2020.

Le procureur fera appel de la décision judiciaire qui libère la candidate à la présidentielle du retour en prison, au moment où le pays attend toujours de rencontrer la gagnante du scrutin du 6 juin entre elle et le gauchiste Pedro Castillo.

Lire aussi : Le procureur anti-corruption du Pérou a demandé la détention préventive de Keiko Fujimori

L’audience a été retransmise en direct sur la chaîne de télévision de la branche judiciaire, Justicia TV. Il n’y avait ni presse ni public dans la salle, bien que des dizaines de partisans de Fujimori se soient rassemblés devant le tribunal.

Le juge, le procureur, l’avocat et Fujimori étaient les seuls présents dans la salle, ainsi qu’un couple d’assistants. Tous portaient un double masque pour éviter la contagion du covid-19.

« Je considère qu’il est arbitraire, disproportionné et injuste de révoquer les restrictions que j’ai respectées », dans le cadre de la libération conditionnelle en sa faveur, a déclaré Keiko Fujimori lors de son intervention lors de l’audience.

Le procureur anti-corruption a demandé le 11 juin « de révoquer la comparution avec restrictions [libertad condicional] pour détention préventive de Keiko Fujimori « dans le cadre de l’affaire de blanchiment d’argent présumé en raison des contributions de l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht pour ses campagnes 2011 et 2016.

Lire aussi : Le HCR demande à la Colombie de l’aider à régulariser la migration vénézuélienne en Amérique latine

« Il a de nouveau été déterminé que l’accusé Fujimori Higuchi ne respecte pas la restriction de ne pas communiquer avec les témoins; par conséquent, il a été noté comme un fait public et notoire qu’elle communique avec le témoin Miguel Torres Morales », a fait valoir le procureur dans sa demande au tribunal.

Fujimori, 46 ans, est apparu le 8 juin lors d’une conférence de presse à Lima pour demander au Jury national des élections (JNE) d’annuler 802 bulletins de vote – quelque 200 000 voix – accompagné de Torres Morales, en tant que conseiller.