valeurs en crise – Jornal da USP

Dans un passage de Candide ou l’optimisme, le personnage créé par Voltaire définit l’optimisme comme la manie de maintenir que tout va bien quand tout va mal. C’est sa façon de réfuter son maître Pangloss, pour qui nous vivons toujours dans le meilleur des mondes possibles. Quelque temps auparavant, tous deux avaient vécu une expérience terrible, l’une des plus troublantes dont l’humanité ait été témoin jusqu’à ce moment, le tremblement de terre de Lisbonne, et cela avait causé le disciple (et pour autant que l’on sache, également l’auteur du roman) changer sa vision du monde.

Comme le tremblement de terre de Lisbonne au XVIIIe siècle, la pandémie de coronavirus a ramené une vieille idée apocalyptique de fin du monde. À l’instar de cet événement catastrophique, l’épidémie actuelle de covid-19 a également généré une crise sans précédent à tous les niveaux : de la santé à l’économie, de la politique à l’éducation, des arts aux formes traditionnelles d’information, de la religion aux loisirs, des relations sociales à la philosophie. , y compris dans ce dernier les questions éthiques, presque toujours très ténues, qui séparent la vérité du mensonge, pour ainsi dire, la paille du blé. Mais les crises, surtout celles aux proportions gigantesques (malgré l’insistance effrontée sur les chloroquines et la « petite grippe », pour rappeler le Pangloss précité), ont-elles vraiment ce pouvoir de changer les valeurs des gens, y compris leurs convictions, croyances, comportements ? Et si la réponse est oui, dans quelle mesure cela se produit-il ? Est-ce permanent ou transitoire ?

Le présent dossier de la Magazine USP essaie de répondre à ces questions et à bien d’autres. Entièrement basé sur le projet « Values ​​in Crisis » de la World Values ​​Survey Association, il a été organisé par le professeur José Álvaro Moisés et le chercheur Diego Moraes, respectivement, de l’Institute of Advanced Studies de l’USP et de l’Institut Sivis, chargés de postuler la recherche au Brésil.

Jurandir Rénovato