Contre la criminalité environnementale

En attendant la conciliation qui se tiendra ce samedi entre le Sénat et la Chambre des représentants, la loi sur les délits environnementaux avec laquelle le Code pénal colombien est mis à jour semble une réalité. Espérons que son contenu sera un outil efficace pour lutter contre les crimes contre la nature.

Le projet qui a entamé son processus législatif en 2019 est une déclaration d’intention comme toutes celles que la Colombie a faites pour protéger son environnement et ses ressources écologiques au cours des dernières décennies. C’est le cas depuis la loi 99 de 1993, qui définit les politiques publiques en la matière et crée le ministère concerné.
Reconnaissant les progrès accomplis depuis lors, il est également vrai que la plupart des dispositions ont été dépassées et que la préservation de ce qui est le plus grand patrimoine de la nation est loin d’être achevée.

Aujourd’hui, la loi sur la criminalité environnementale cherche à combler certaines de ces lacunes. La première chose qui est réalisée est de déclarer comme crimes plusieurs des pratiques illégales qui causent tant de dégâts et détruisent les richesses naturelles. La déforestation, son financement et sa promotion, le trafic de faune et de flore ainsi que la chasse et la pêche illégales ont été classés comme tels ; De même, les peines sont alourdies pour ceux qui pratiquent ou encouragent l’exploitation minière illicite, encourent la possession ou le transport de mercure, participent à la destruction systématique des écosystèmes, envahissent des zones d’importance écologique ou s’approprient des terres vacantes de la Nation.

Pour tous ces délits, les peines ont été définies ou augmentées et les peines pécuniaires à payer par leurs auteurs ont été durcies. Dans le même temps, le renforcement du Bureau du Procureur général de la Nation a été déterminé dans ses fonctions d’enquête et de poursuite des crimes qui menacent l’environnement colombien.

Les dispositions de la loi sont un chapelet de bonnes intentions qui contraste avec la capacité de l’État à faire respecter les règles. Il faut être réaliste : dans un pays où 90 % des procédures judiciaires contre les crimes les plus divers ne se terminent pas par des condamnations, il y a peu de garanties que les crimes environnementaux puissent être élucidés. Espérons que ce schéma sera brisé et que son contenu sera un outil qui servira au moins à réduire les attaques contre les ressources naturelles et les écosystèmes nationaux.

En Colombie, 190 000 hectares de forêts sont rasés chaque année, les jungles sont détruites et les fleuves du Pacifique et de l’Amazone sont dévastés pour avoir extrait leurs précieux minéraux et en même temps il y a une attaque contre le patrimoine de l’humanité comme Chiribiquete ou le Sanctuaire de la Faune et de la Flore de Malpelo. Pour cette raison, une loi comme celle qui vient d’être approuvée au Congrès est plus que nécessaire pour défendre le plus grand patrimoine de la Nation contre la destruction.

Désormais, l’enjeu est pour elle de transférer le papier et d’être véritablement un instrument efficace pour lutter contre les auteurs des crimes contre nature les plus odieux.
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