Copom relève les taux d’intérêt pour la 11e fois consécutive, au plus haut niveau en près de six ans. Et ça ira plus haut

São Paulo – Comme prévu, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale (Copom) a de nouveau relevé le taux d’intérêt de base, le Selic. C’était le 11e plus haut consécutif. Cette fois, moins intense par rapport à la période la plus récente : la hausse a été de 0,5 point de pourcentage, à 13,25 % par an. C’est le plus haut niveau depuis fin 2016.

L’élévation, décidée à l’unanimité, avait déjà été indiquée par le BC depuis la précédente réunion. Et il a d’ores et déjà indiqué, dans le communiqué publié mercredi soir (15), à l’issue de la réunion, qu’il procédera à un nouveau « réglage » lors de la prochaine réunion, « d’ampleur égale ou moindre ». C’est-à-dire encore un demi-point ou 0,25. La prochaine réunion du Copom aura lieu les 2 et 3 août.

« Le Comité souligne qu’il persévérera dans sa stratégie jusqu’à ce qu’il consolide non seulement le processus de désinflation mais aussi l’ancrage des anticipations autour de ses objectifs », ajoute le communiqué. Les membres du collégial y voient une détérioration de l’environnement extérieur, une croissance « supérieure à ce qui était attendu » de l’activité économique brésilienne et une inflation de la consommation qui « continue de surprendre négativement ». Le taux d’inflation officiel (IPCA-IBGE) est supérieur à deux chiffres depuis des mois. Maintenant, il s’élève à 11,73% en 12 mois.

Peu de temps après l’annonce des résultats, les syndicats ont publié une note de protestation.

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Face à une économie quasi stagnante qui coexiste avec des prix élevés, une inflation élevée, des prix élevés et un marché de l’emploi précaire, la nouvelle hausse des taux d’intérêt définie par le COPOM (Comité de Politique Monétaire) lors de la réunion des 14 et 15 juin, génère le potentiel pour aggraver encore la crise sociale et économique que traverse le pays.

Malheureusement, le gouvernement et son équipe économique dansent au bord du précipice. Avec une hausse de 0,50% point de pourcentage, les taux d’intérêt ont atteint 13,25% pa La nouvelle hausse des taux d’intérêt renforce encore le leadership du pays dans le triste classement des « taux d’intérêt réels les plus élevés ». Triste marque !

Les 125,2 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire, les 33 millions souffrant de la faim, les 11 millions de chômeurs, les 26 millions de travailleurs et de travailleurs sous-employés, la paralysie des services publics due à l’insuffisance de matériel et de personnel, les investissements en baisse (selon le PIB données), l’augmentation de l’informalité et la baisse des revenus réels – rien ne semble suffisant pour un renversement de politique économique qui approfondit la crise, qui semble sans fin. Contrairement à ce qui est prévu, l’augmentation du taux d’intérêt (taux Selic) n’élimine pas les éléments qui ont causé l’inflation actuelle et génère encore une traînée de plus de crise économique et de misère sociale.

C’est avant tout un autre problème de la politique économique du gouvernement qui, déconnecté de la réalité, traite l’inflation actuelle comme s’il s’agissait d’un problème de croissance de la demande et, comme remède, augmente les taux d’intérêt, cherchant à ralentir une économie déjà en USI. Les investissements chutent, la demande diminue, la dette publique augmente et la création d’emplois se réduit, dans un cercle vicieux dont les principales victimes sont ceux qui ont le moins d’instruments pour se défendre : les travailleurs et les travailleuses.

En cherchant à contrôler l’inflation par ce moyen, en plus de son inefficacité évidente, elle engendre un coût social et économique désastreux. Dans une nette inversion des valeurs républicaines, la Banque centrale n’agit pas en vue du bien public, elle se contente de s’incliner devant les spéculateurs.

Plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre pour réduire les prix sans plonger le pays dans la récession. La reprise de la discussion sur la collecte des taxes sur les exportations alimentaires, visant à financer un fonds de stabilisation doit être prise en compte. A cela s’ajoute la reprise urgente des stocks réglementaires, évitant une grande volatilité des prix alimentaires, qui touche tout le monde, mais surtout la population la plus pauvre. Il est également essentiel de définir des dispositifs qui réduisent la volatilité des taux de change, comme un contrôle des flux de change (que beaucoup de pays adoptent), car il est impossible de contrôler un processus inflationniste sans stabilité des taux de change.

Il convient de rappeler que les centrales syndicales ont organisé un acte à la Banque centrale de São Paulo hier (7/14) avertissant la société des graves problèmes économiques. Il est urgent de changer la politique économique du pays afin que nous puissions faire face aux problèmes les plus urgents qui affectent notre population : l’inflation, le chômage, la faim et la famine.

São Paulo, le 15 juin 2022

Sérgio Nobre – Président de CUT (Central Única dos Trabalhadores)
Miguel Torres – Président de Força Sindical
Ricardo Patah – Président de l’UGT (Union générale des travailleurs)
Adilson Araújo – Président de la CTB (Centrale des travailleurs du Brésil)
Oswaldo Augusto de Barros – Président de la Nouvelle centrale ouvrière