De la création à la folie, et inversement

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Jouer à des jeux de sens avec le sujet des troubles mentaux a toujours été une tentation, en particulier chez ceux qui croient qu’ils sont à l’abri d’en souffrir. D’innombrables aphorismes, en revanche, atténuent la gravité de la folie et même lui confèrent des vertus exceptionnelles. « Si je ne faisais pas au moins une folie par an, je deviendrais fou », écrit Vicente Huidobro dans la préface de son monumental ‘Altazor’, soulignant la différence de nuance : ce n’est pas la même chose d’être que d’apparaître être.

« J’ai toujours su que quelque chose n’allait pas dans ma tête », note Rosa Montero dans la première ligne de son livre, avertissant que ce ne sera pas un nouveau « In Praise of Madness ». Et bien qu’il y ait beaucoup de matériel d’intérêt clinique, « Le danger d’être sain d’esprit » n’est pas non plus un traité scientifique. Les bons offices de l’auteur lui ont permis de développer une œuvre non romanesque respectant les lignes directrices du genre narratif.

Ainsi, la carte sur laquelle Montero tisse ce qui est raconté découle de son expérience de journaliste à la carrière remarquable, doyen du journalisme moderne grâce à son travail dans le journal autrefois prestigieux « El País ». L’Espagnole se prend pour prétexte pour, à partir d’une analyse comparative, élucider si son esprit, en tant que créateur, comporte un certain degré de désordre mental. Il n’y a pas de jugements de mérite dans sa présomption. Il prend plutôt soin de noter que génie n’est pas forcément synonyme d’artiste : « Le psychiatre parle tout le temps de génies, mais, comme je l’ai déjà dit, je suis tout à fait sûr que c’est quelque chose qui nous arrive à tous les artistes, bon, mauvais et moche. »

Cette liste de biographies décèle un schéma psychologique où abondent les obsessions, les peurs, les manies et les compulsions qui permettent d’émettre l’hypothèse : « Proust s’est couché un jour et n’en est pas ressorti (et il en a été de même, parmi beaucoup par Valle -Inclán et l’uruguayen Juan Carlos Onetti); Agatha Christie a écrit dans la baignoire ; Rousseau était masochiste et exhibitionniste ; Freud avait peur des trains ; Hitchcock, aux œufs ; Napoléon, les chats… ».

Montero soutient que la vertu du créateur vient du traumatisme et expose les expériences de Francis Scott Fitzgerald, Mark Twain, Louis Althusser, Phillip K. Dick, Auguste Strimberg, parmi tant d’autres, sans résoudre la question naturelle de savoir ce qui est venu en premier, si le mal ou la lumière.

C’est un livre qui établit des coïncidences entre la folie et l’art, entre la créativité et l’extravagance, entre la poésie et la morbidité, un livre qui n’aspire pas à tirer des conclusions mais à comprendre les pulsions et les motivations du génie créateur. Chemin faisant, Montero pose des questions (« Van Gogh aurait-il choisi d’être moins brillant et de ne pas tant souffrir ? », « Est-ce que Dostoïevski aurait été le grand écrivain qu’il était sans souffrir de la terrible épilepsie dont il souffrait ? ») et tente d’y répondre en fonction de sa condition de lecteur et de dilettante culturel.

On nous parle ici de circonstances qui affectent le vaste territoire de la personnalité humaine, déterminant depuis sa manière d’aimer jusqu’à son rapport direct avec le fait même de vivre. Ce sont des gens qui aiment avec une rotondité dévastatrice. Qui vivent avec la même intensité avec laquelle ils se mettent en quatre. Et qu’ils se mettent en quatre au point que beaucoup renoncent à l’existence en faisant appel à la mort de leur propre main. « La liste est écrasante : Cesare Pavese, Romain Gary, Gérard de Nerval, Jack London, Maiakovski, Malcolm Lowry, Anne Sexton, Mishima, Walter Benjamin, Arthur Koestler, Paul Celan, Alejandra Pizarnik, Hemingway, Stefan Zweig… ».

Beaucoup de ces « fous flagrants » assimilent la manifestation artistique à l’air dont le reste des mortels a besoin pour vivre. De telle sorte que c’est le manque de cet exercice qui les plonge dans la folie. « Nous savons tous que l’écriture nous sauve. Ou, du moins, nous tous qui sommes obligés de mettre des mots ensemble pour pouvoir supporter la peur des nuits et le vide des matins », dit Montero.

L’auteur de ‘Le danger d’être sain d’esprit’ abonde dans la vie de Clara Schumann, Emily Dickinson, Sylvia Plath, Virginia Woolf et d’autres femmes que l’environnement sexiste a censuré sans relâche -parfois même avec un traitement médical-, diabolisant un génie peut-être réservé à Hommes. Ses voyages particuliers ajoutaient à son œuvre la condition d’un exploit.

Tout cela se conjugue avec une facilité qui constitue l’une des meilleures vertus du livre, qui, comme nous l’avons mentionné, utilise la ressource narrative pour gagner en aménité. Entrelacé au fil des données historiques, Montero introduit et développe plusieurs anecdotes personnelles. Aucune n’est aussi prémonitoire que l’histoire de l’existence d’un double – son « doppelgänger » – qui la persécutera pendant des années à travers le monde et dont la fin, essence coagulée de ce qu’elle a vécu, émerveillera les lecteurs.

L’entrée De la création à la folie et vice versa a été publiée pour la première fois dans Últimas Noticias.