Des militants pro-démocratie lancent un centre pour promouvoir le Brésil aux États-Unis

São Paulo – Universitaires et militants pro-démocratie et militants pour la préservation de l’Amazonie ont lancé ce lundi (31) un centre spécialisé dans la pensée et la diffusion du Brésil aux États-Unis, le Bureau de Washington au Brésil (WBO). L’initiative est exclusivement dédiée à la réflexion sur la réalité brésilienne et au soutien au renforcement de la société civile. Pour marquer le lancement de la WBO, un habitent aura lieu à partir de 20 heures – heure de Brasilia – avec la participation de membres du Mouvement des travailleurs sans-abri (MTST), de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib), du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), du Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB ), Greenpeace Brésil et la Coordination nationale pour l’articulation de Quilombos (Conaq). L’événement sera retransmis en direct sur Youtube de Bureau Brésil et par les canaux de TVT.

En plus du bloc représentatif d’environ 25 organisations qui soutiennent le centre, la WBO a également des «ambassadeurs» officiels, tels que Wagner Moura, Gregório Duvivier, Sônia Guajajara, Daniela Mercury et Jean Wyllys. L’organisation indépendante et non partisane est née d’un effort collectif, toujours en 2016, face au coup d’État contre la présidente Dilma Rousseff (PT). Et que, depuis 2018, avec la fondation du Réseau aux États-Unis pour la démocratie au Brésil, il tente de se formaliser comme une alliance entre militants et universitaires engagés pour la démocratie dans le pays, les droits de l’homme et le développement et l’environnement.

Espace pour les réclamations

Selon la directrice exécutive de la WBO, Juliana Moraes, la proposition est que le centre soit un nouveau groupe de réflexion – des institutions dédiées à la production de connaissances et des espaces de recherche – pour traiter le Brésil de manière spécialisée et en mettant l’accent sur les mouvements sociaux.

«Ce que nous avons fait, en substance, est en fait de construire un bloc contre-hégémonique de dénonciations au sein de Washington sur les revers démocratiques au Brésil. Et à partir de 2019 et 2020, nous avons commencé à avoir une relation très étroite avec des leaders de mouvements sociaux et environnementaux et avec des organisations brésiliennes. Aujourd’hui, notre lancement comportera une table de discussion avec les leaders environnementaux et sociaux les plus importants de notre pays en ce moment et le directeur exécutif de Greenpeace Brésil pour discuter un peu de ce qui nous attend », observe Juliana, dans une interview avec Marilu Cabañas, à partir de Journal actuel du Brésil.

Observatoire de la Démocratie

Après le lancement, le Bureau de Washington au Brésil a déjà comme première activité officielle l’installation d’un Observatoire de la Démocratie. Le projet sera dirigé par l’ancien secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) Paulo Abrão, qui était auparavant secrétaire national à la justice. Selon le directeur exécutif de la WBO, l’observatoire « arrive à un moment propice » pour les élections de cette année au Brésil.

« Ce sera l’une des élections les plus importantes de notre histoire où les experts disent que, si on continue avec le même type de gouvernement, demain il n’y aura plus d’Amazonie, ça deviendra une savane », pointe-t-il. L’objectif est cependant que l’observatoire soit, à moyen et long terme, également un espace pour la société civile et les ONG brésiliennes pour « faire entendre leur voix dans un contexte international au sein de Washington », ajoute Juliana. Pour l’exécutif, il est essentiel que le Brésil ait un contrepoint à la montée principalement de l’extrême droite au niveau international.

« C’est une question historique. À la fin de l’envoi du soutien américain au Brésil, dans le contexte de la dictature, des dénonciations très similaires ont été faites au Congrès (américain) par des Brésiliens et des spécialistes du Brésil. (…) Mais ces contrepoints n’arrivent pas si un groupe de personnes ne commence pas à les soulever, surtout dans le contexte actuel, où nous vivons une certaine guerre des récits », souligne Juliana Moraes.

En savoir plus dans l’interview

Rédaction : Clara Assunção – Montage : Helder Lima