Des peuples autochtones manifestent au Chili deux ans après le meurtre d'un jeune Mapuche

Une centaine de Mapuches ont organisé une marche sur une route importante du sud du Chili ce samedi en mémoire de Camilo Catrillanca, un jeune homme appartenant à cette communauté indigène qui a été tué par la police le 14 novembre 2018.

Montés à cheval, avec des drapeaux, des ponchos et des bandeaux des Mapuches, les manifestants ont avancé le long de l'autoroute dans la région d'Araucanía, où sont basées la plupart des communautés de cette ethnie, la plus importante du Chili, a rapporté l'AFP.

Les manifestants ont bloqué la route avec des arbres et des poteaux, ce qui a incité les agents à les disperser, a déclaré la police sur Twitter.

Dans la commune d'Ercilla, un groupe de manifestants a affronté la police, tandis que deux camions de fret ont été attaqués et incendiés près de la commune de Traiguén, a indiqué les autorités.

Le meurtre de Camilo

Ce 14 novembre, c'était deux ans après que Catrillanca, 24 ans, ait été abattue par un groupe de policiers.

Selon la version policière, sa mort s'est produite lors d'un affrontement après que des agents ont poursuivi des suspects dans le vol de trois véhicules privés dans la région d'Araucanía, à environ 680 km au sud de Santiago.

Mais quelques jours plus tard, l'apparition de vidéos de l'opération policière a montré que les agents avaient tiré sur Catrillanca sans médiation d'aucune confrontation.

La révélation a conduit au limogeage du directeur de la police de l'époque, Hermes Soto, tandis que sept policiers ont été limogés et sont jugés pour meurtre consommé, tentative de meurtre, association illicite et falsification de preuves.

La mort de Catrillanca a ressuscité les esprits en Araucanía, où le peuple mapuche a un conflit historique avec l'État chilien en revendiquant des terres qu'il considère comme siennes de droit ancestral.