Espagne-Italie, ‘tiqui-casta’ contre ‘renacimiento’, en demi-finale de l’Eurocup

05 juillet 2021 – 20:47

2021-07-05

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Agence AFP

‘Tiqui-casta’, l’évolution du jeu de passes espagnol, contre la ‘renaissance’ italienne, le football ambitieux proposé par son entraîneur Roberto Mancini. La première demi-finale de l’Eurocup réunit deux classiques remis sur le devant de la scène après s’être adaptés aux nouveaux horaires mardi (14h00) à Wembley.

Victime en route pour les titres de 2008 et 2012, bourreau dans le huitième de 2016, l’Italie rencontre l’Espagne pour la quatrième fois consécutive dans un Championnat d’Europe. Cette fois devant plus de 60 000 spectateurs malgré la pandémie dans le temple du football anglais.

« Il est très injuste que nous n’ayons pas la moitié du stade plein de fans italiens et l’autre moitié espagnol », a déclaré Mancini à propos des restrictions de voyage, il n’y aura donc pratiquement que des résidents britanniques à Wembley.

Ce duel de 2021 a peu à voir avec les quarts de finale 2008, lorsque l’Espagne a brisé sa malédiction en battant l’Italie aux tirs au but, ou la finale de 2012, remportée 4-0 par La Roja, un chef-d’œuvre qui a clôturé cette « Belle Epoque » de trois titres consécutifs, dont la Coupe du monde 2010.

Pas avec la victoire 2-0 au deuxième tour de France-2016, avec une Espagne décadente et une Italie supérieure avec Antonio Conte en tête.
Depuis lors, aucun de ces deux personnages historiques n’a vécu ses meilleurs jours.

L’Italie ne s’est même pas qualifiée pour la Coupe du monde 2018, pour la première fois en 60 ans pour une équipe championne quatre étoiles, tandis que l’Espagne est tombée en huitièmes de finale aux tirs au but pour accueillir la Russie.

Mais tous deux ont pu se relever rapidement. L’Italie s’est mise entre les mains de Mancini et maintient une séquence de 32 matches sans défaite (depuis septembre 2018). Le plus surprenant, avec un football séduisant.

« Nous sommes des leaders en possession, mais c’est une équipe qui peut utiliser et apprécier le ballon. Ce sera la première bataille à conquérir », a déclaré l’entraîneur espagnol Luis Enrique.

En défense, l’Italie a les « frères » Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci, 36 et 34 ans, épaulés par un phénomène du but comme Gianluigi Donnarumma.

Au milieu, Jorginho met le métier et l’honneur alors que la classe est une affaire de Marco Verratti.

« Ce sont deux phénomènes qui font bouger l’équipe. Mancini nous a donné une mentalité de champion. Nous sommes similaires à l’Espagne en termes de qualité de jeu », a analysé Nicolo Barella, qui complète le triangle au centre du terrain.

Et en attaque les options se multiplient avec Ciro Immobile, Federico Chiesa ou Lorenzo Insigne, auteur d’un but contre la Belgique.

Mais Mancini ne pourra pas compter sur l’un de ses footballeurs les plus en vue, Leonardo Spinazzola, d’une balle dans le gauche, qui s’est cassé le tendon d’Achille gauche contre la Belgique et sera absent plusieurs mois. Emerson Palmieri le remplacera normalement, avec presque aucune minute à Chelsea cette saison.

L’Espagne, avec moins d’éclat dans le tournoi, atteint les demi-finales avec un style évolué que certains ont surnommé ‘tiqui-casta’, le mélange entre son jeu de passes traditionnel (tiqui-taca) et le sacrifice impliqué dans l’approche de son entraîneur Luis Enrique , avec une pression suffocante dans tout le champ.

« Ils ont montré qu’ils arrivaient à un grand moment, mais nous aussi. L’important, c’est d’être nous-mêmes », a déclaré l’attaquant espagnol Mikel Oyarzabal.

La Roja ne pourra pas compter sur l’ailier Pablo Sarabia, qui s’est blessé contre la Suisse en quarts de finale, a confirmé lundi Luis Enrique. Sa place pourrait être occupée par Dani Olmo.

Álvaro Morata dirigera à nouveau son attaque, qui entrera en collision avec ses coéquipiers de la Juventus Chiellini et Bonucci. L’Italie et l’Espagne, deux équipes qui se connaissent trop bien, pour une place dimanche à Wembley.