Ils demandent à clarifier le cas d’un mineur qui s’est suicidé après avoir dénoncé avoir subi des violences policières à Popayán

13 mai 2021 – 23h47



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Salle de presse d’El País

Les autorités ont demandé que les faits entourant la mort d’une mineure de 17 ans à Popayán fassent l’objet d’une enquête et d’une clarification, qui s’est suicidée ce jeudi après avoir dénoncé avoir été victime d’abus de la part d’un groupe d’agents de la force publique.

La jeune femme a été appréhendée par des agents de la police nationale et de la brigade mobile anti-émeute dans la nuit du mercredi 12 mai, au milieu des manifestations qui ont eu lieu dans la capitale du Cauca.

La mineure a dénoncé sur son profil Facebook que pendant la procédure, il y avait eu des dépassements de limites et des abus sexuels de la part des policiers en uniforme.

« A aucun moment ils ne me voient jeter des pierres, je n’allais pas avec eux, je me dirigeais vers la maison d’un ami qui me laisserait rester chez lui. Quand je pensais le moins qu’ils étaient au top, je n’ai même pas couru parce que c’était pire, je ne faisais que me cacher derrière un mur, et juste parce que j’enregistrais ils m’ont attrapé », lit-on dans la publication réalisée sur le réseau social.

Et, tout de suite après, il dénonce qu ‘ »au milieu de cela, ils ont baissé mon pantalon et m’ont peloté jusqu’à l’âme, dans la vidéo il est clair que je leur ai dit de me lâcher, car ils me« déshabillaient »en me retirant mon pantalon ».

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La jeune femme a été transférée dans un URI où elle est restée environ deux heures, selon le rapport fourni par les autorités.

«Nous savons, selon un rapport des entités compétentes, que le mineur a été mis à la disposition de l’Unité de réaction immédiate, URI, dans la nuit du mercredi 12 mai 2021 à 21h10. Le mineur était accompagné d’un enfant Adolescence de la police et avant 23h00, elle a été remise à sa grand-mère, selon la minute d’entrée et de sortie de l’URI », a rapporté le bureau du maire de Popayán.

Dans la matinée de ce jeudi, la mineure a été retrouvée morte à son domicile.

À cet égard, le bureau du maire a exprimé sa solidarité avec la famille et les proches de la victime et a demandé que les enquêtes respectives soient menées.

<< Compte tenu des graves accusations entourant cette affaire, nous exhortons les entités compétentes à mener toutes les enquêtes, tant administratives que disciplinaires, avec rapidité et priorité, pour clarifier la détention et les actions de la police métropolitaine pendant la procédure et nous sommes attentifs à le rapport de médecine légale, qui déterminera et clarifiera toutes les circonstances », ont-ils affirmé depuis le bureau du maire.

L’administration municipale a ajouté qu’elle a mis une équipe humaine à la disposition de la famille du mineur pour lui apporter le soutien psychosocial dont elle a besoin.

Le procureur général, Francisco Barbosa, a assuré ce mercredi que le parquet enquêtait sur 180 plaintes pour abus de pouvoir éventuel lors des manifestations de la grève nationale.

« Les informations sur le viol sont fausses, viles et méchantes »: police

En ce qui concerne l’incident, la police nationale a statué et nié qu’une agression sexuelle s’était produite au milieu de la procédure.

<< Au vu de l'actualité qui a été publiée par différents médias, notamment via les réseaux sociaux, dans laquelle est affirmé l'éventuel viol et la mort d'un adolescent dans les locaux de la police, la Police nationale se permet d'affirmer catégoriquement qu'il s'agit d'une nouvelle, à part de faux, vil et méchant », a déclaré le général Ricardo Augusto Alarcón, commandant de la région de police numéro quatre.

Selon l’officier, « le mineur n’a jamais marché sur les locaux de la police. Une fois les faits connus et la procédure menée par les unités de police, le mineur est transféré dans les locaux de l’URI du parquet ».

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Il a affirmé qu’une fois établi qu’elle était mineure, «le protocole de protection de l’intégrité de ce type de population est activé, le contact est pris avec leurs proches et est livré, dans des conditions optimales, à la grand-mère maternelle à la 22 h 51 « .

Il a précisé que la mort de la jeune femme est survenue dans la matinée de ce jeudi, alors que la procédure policière se déroulait mercredi soir.

« Afin de garantir la tranquillité à toute la population de Popayán, la police nationale a demandé par l’intermédiaire du bureau du procureur général que, dans les plus brefs délais, l’Institut national de médecine légale établisse la cause du décès », a-t-il souligné.

Indignation dans les réseaux

La mort de la mineure suite aux abus allégués et les circonstances entourant sa décision de se suicider ont généré une vague de rejet sur les réseaux sociaux.

Les internautes ont demandé qu’il y ait justice dans l’affaire et qu’elle fasse l’objet d’une enquête jusqu’à ce que la vérité soit atteinte.

« J’espère qu’ils enquêteront et ne resteront pas impunis. C’est vraiment triste », a déclaré l’utilisateur de Twitter Nicolás Rodríguez.

De son côté, Felipe Ortiz a condamné « Enquêter et condamner. Fini l’impunité ».

Pour ce vendredi, à 10h00, des groupes féministes de Popayán ont convoqué un sit-in devant le siège de la police métropolitaine de cette ville.