La déforestation de l’Amazonie entraînera des pertes de 1 milliard de dollars par an pour l’agriculture

São Paulo – Dans un rapport annuel sur la situation des forêts dans le monde, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) – une agence de l’ONU – révèle que la déforestation au Brésil aura également un impact négatif sur les profits des agriculteurs en les trois prochaines décennies. L’agence estime les pertes à plus d’un milliard de dollars par an dans ce secteur, alors que sa préservation pourrait garantir des revenus au Brésil.

Le rapport récemment publié a été publié ce lundi (2) par le correspondant international Jamil Chade, dans sa chronique sur le UOL. Le document met en garde contre l’importance de la déforestation au Brésil. Les conclusions des chercheurs vont également à l’encontre des thèses du gouvernement de Jair Bolsonaro, comme le montre le rapport. Le président de la République insiste sur une supposée nécessité de transformer les aires protégées en lieux d’exploitation économique. Le ministre de l’Environnement, Joaquim Leite, a déjà défendu, lors de la Conférence sur le climat à l’ONU, à la fin de l’année dernière, à Glasgow, que là où il y a beaucoup de forêt, il y a beaucoup de pauvreté.

La FAO prouve pourtant que les modèles de préservation des forêts peuvent coexister avec la lutte contre la pauvreté. Selon l’organisation, la préservation d’un hectare garantissait un revenu de 800 dollars US par an en Amazonie brésilienne. Alors que la déforestation continue ne garantira que des pertes. « Les précipitations liées à la déforestation dans le sud de l’Amazonie brésilienne pourraient entraîner des pertes agricoles – par exemple, des baisses de production de soja et de bétail – évaluées à plus d’un milliard de dollars par an d’ici 2050 », indique la FAO. Le montant estimé est basé sur une étude réalisée par l’Université fédérale de Minas Gerais (UFMG), l’Université fédérale de Viçosa (UFV) et l’Université de Bonn, en Allemagne.

Préservation : synonyme de profit

Les forêts couvrent actuellement 4,06 milliards d’hectares, soit 31 % de la surface terrestre mondiale. Une superficie qui diminue sensiblement sous les tropiques, comme le souligne le rapport. On estime que 420 millions d’hectares de forêt ont été déboisés entre 1990 et 2020. « Bien que le rythme ait diminué au cours de la période, la déforestation était encore estimée à 10 millions d’hectares par an en 2015-2020, soit environ 0,25% », note l’entité.

La FAO décrit également que la dévastation ne s’est pas entièrement accompagnée d’un reboisement, estimé à environ 5 millions d’hectares par an au cours de la même période. Selon le correspondant international, le Brésil, le Canada et la Russie abritent plus de la moitié – 61 % – des forêts primaires mondiales. Mais seul le Brésil « a connu une perte substantielle de forêts ». Pour la FAO, les peuples autochtones et les petits agriculteurs sont la clé pour maintenir les forêts en bon état. L’entité cite également plusieurs études qui montrent que « l’augmentation de la productivité des terres agricoles et du bétail, combinée à des politiques publiques et de marché adéquates, peut aider à stabiliser la frontière forestière en Amazonie brésilienne ».

Elle attire l’attention sur la réduction du taux de déforestation de plus de 80% réalisée sous les gouvernements PT, entre 2004 et 2014. Qu’elle attribue à une combinaison de politiques gouvernementales, comme le renforcement de l’application de la loi. L’un des paris est que les petits exploitants, les communautés locales et les peuples autochtones sont «cruciaux» pour la mise en œuvre des trois voies qui peuvent soutenir la reprise économique et environnementale. Le premier est d’arrêter la déforestation et de maintenir les forêts. Ainsi que la restauration des terres dégradées et l’expansion de l’agroforesterie. Et troisièmement, utiliser les forêts de manière durable et construire des chaînes de valeur vertes.